Un exemple à suivre : la Prusse après Iéna : 1806-1871

LECONS À TIRER DE L'HISTOIRE. 41

sont trop rares et trop coûteux. Quant aux alliés, il est possible que nous en trouvions à l’heure du danger; mais il est également possible que nous n’en trouvions pas. Les Prussiens en 1813 ont eu la bonne chance d’avoir l’Europe avec eux; mais nous, nous devons nous rappeler qu'en 1870 personne ne nous a offert une main secourable. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes, que sur l'effort continu de plusieurs générations; c’est la seule garantie cerfaine. Notre légèreté traditionnelle n’est pas la seule raison qui pourrait nous fermer les yeux et nous retarder. Il y a encore les lultes intestines, les agitations des partis, qui risquent de nous faire oublier le salut de la patrie. Sur ce point encore, les Prussiens nous offrent un bon exemple. Ils ont eu, dans le cours du siècle, comme tous les autres peuples de l’Europe, leurs discordes et leurs tourmentes ; mais l’armée est restée l’arche sainte. La politique des partis ne s’est pas emparée des questions militaires. Elle n’a jamais fait la guerre au patriotisme. Les charlatans n’ont pas réussi à affaiblir les forces du pays pour procurer quelque allègement aux électeurs.

Voilà les principales leçons qu’on peut tirer de l’histoire de la Prusse. Méditons-les au lieu de nous endormir sur notre réputalion, ce mol oreiller qui