Un hiver à Paris sous le Consulat (1802-1803) d'après les lettres de J.-F. Reichardt
VIII AVANT-PROPOS.
geoise; de même nous livrons au public les impressions d’un spectateur des scènes du monde parisien, à la veille de l'Empire.
On peut dire que leur réel intérêt a été méconnu jusqu'ici. Dans le troisième numéro des Archives littéraires de l'Europe de 1804, Charles Vanderbourg, collaborateur de Suard, annonce un livre que vient de publier, en Allemagne, M. Reichardt, ancien maître de chapelle de Frédéric IT, sousle titre : Lettres intimes écrites de Paris, en 1802-1803 (1). Très courtois d'habitude, Vanderbourg semble avoir, cette fois, quelque raison personnelle d’être acrimonieux; son vocabulaire tourne à l’aigre : impudence, indiscrétion, impertinence, satire maligne, voilà un aperçu des crimes imputés au prévenu littéraire; sans parler des fautes vénielles commises par le « voyageur espion », atteint d’une « pernicieuse démangeaison d'écrire », qui à « disséqué tout vivants ses contemporains et ses hôtes (2) ».
(4) Il existe deux éditions allemandes de l'ouvrage : l’une de 1804, 3 vol. petit in-8°. Hambourg, B.-G. Hoffmann, dont il y à un second tirage portant la date de 4805 avec une addition relative à Mme de Staël (voir page 250); l’autre de 1833, même format, même éditeur. Reichardt attendait encore des traducteurs que la critique de Vanderbourg semble avoir effarouchés.
(2) Une appréciation analogue à celle de Vanderbourg se retrouve aussi dans la Biographie des Hommes vivants de Michaud, Paris, 4817. « L'auteur, comme une fameuse voyageuse anglaise (lady Morgan), nomme toutes les personnes qu'il a vues à Paris, et souvent des remarques peu obligeantes accompagnent les portraits les plus infidèles. On s'aperçoit que, dans la plupart des sociétés où il était
admis, M. Reichardt n’a reconnu l'hospitalité que par d’odieuses satires. »