Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

98 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE

duit une seule idée politique originale. En étudiant les théories politiques allemandes, on constate qu'à cet égard les Allemands sont au-dessous de toutes les autres nations.

| L'Allemagne est restée complètement étrangère à toutes les grandes idées modernes de liberté précédemment eonçues dans d'autres pays. Les plus grands de ses fils ont toujours détesté la vie politique. Au temps passé, on oubliait le sort de la patrie pour se perdre dans les nuages d’un vague sentiment cosmopolite.

Toutes les fois qu'un de ces esprits s’est risqué à aborder le problème de l'évolution d’un Etat, on sent en lui un manque d'originalité. Ils ne créent rien de nouveau. Tout ce qu'ils nous donnent ce sont des simples copies d'amateurs ou de philosophes qui ne se soucient en rien de la pratique du Gouvernement.

L'expérience de 1848 prouva également que les Allemands sont incapables de repousser un idéal politique, même sil s’est naguère montré irréalisable. Au sein du Parlement de Francfort, l’idée du Saint-Empire existait encore et il incomba à Bismarck (le seul génie politique que l’Allemagne ait produit) de réaliser une conception pratique de l’unité germanique, ên excluant l’Autricie du nouvel Etat fédéral. À partir de ce moment, l'Allemagne devint une grande puissance, maïs cela ne veut nullement dire, cependant, qu'elle possède un sens politique considérablement développé. La fortune croissante de la nation fit naître un incomparable orgueil de race. L'esprit de caste et le milifarisme se réu: nirent pour faire de l'Allemagne le type de l'Etat antidémocratique. Toutefois, l'Allemagne n'aurait pas eu l'audace d’aspirer à imposer au monde sa volonté, si l'Autriche avait donné satisfaction aux justes revendications des Slayes. L'Autriche eut l’occasion de se réformer elle-même et en même temps de se slaviser dayantage, au cours des années comprises entre la crise constitutionnelle de 1860 et la fondation de l’Empire allemand. Maïs le compromis austro-hongrois, la plus lourde faute qu'ait commise la monarchie depuis

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