Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

LES SLOVÈNES ET L'AUTRICHE 99

des siècles, constitua pour lempirerle grand obstacle à la réforme qui s'imposait. L'Allemagne trouva dans les Magyans un instrument dont elle ayait besoin pour l’avilissement de la monarchie des Habsbourg.

Depuis lors, l'Allemagne n'a permis aucune réforme en faveur de la majorité des sujets autrichiens et, de ce fait même, la chute de la monarchie est devenue inévitable. La politique intérieure de l'Autriche fut déterminée par le régime de la Triple-Alliance® -

Par la Triple-Alliance, le nouvel empire germanique essaya de ressusciter les ambitions du Saint-Empire romain. D'anciennes aspirations allemandes reprirent vie sous de nouveaux aspects. Le germanisme égaré par ses succès industriels et commerciaux voulut dominer toutes les nations du monde. Bien qu'ils ne possédassent nullement le génie colonisateur des Anglais, les Allemands aspirèrent à devenir la plus grande nation coloniale du monde et s’efforcèrent d’at- teindre à la domination universelle. A l'encontre des Anglais, les Allemands manquent de flair pour créer des centres de liberté politique, grâce à une assimilation constante des régions conquises sous un régime de liberté civile. Ce sens des ménagements politiques, qui permet d'éviter les conflits et qui s'efforce de surmonter les obstacles par une sage modération, est totalement étranger au caractère allemand.

N'ayant aucune habileté politique, les Allemands essayent de remplacer celle-ci par la contrainte brutale de la force matérielle. Ce n'est ni à la sagesse ni à la modération bien informée, que l'Allemagne espérait devoir sa domination mondiale; elle l’attendait de l'insolence d’une caste militaire.

Les Allemands se sont toujours montrés incapables de concilier la vie intellectuelle avec la vie politique et pratique. Ge sont des rêveurs, des penseurs et des philosophes qui se détournent de la politique, ou bien au contraire des politiques qui méprisent les valeurs intellectuelles. Ainsi devientil facile de comprendre les raisons de la décadence des Universités et de toute vie intellectuelle en Allemagne. La