Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

LES SLOVÈNES ET LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE L' AUTRICHE 107 liance avec l'Italie contraignait la politique intérieure de l’Autriche-Hongrie à opprimer les. Sloyènes et les Croates du littoral illyrien. Des ordres venus non seulement de la Friedrichstrasse, mais de la Consulta de Rome, furent exéeultés avee empressement par les pilotes viennois de l'Etat austro-hongrois. Les parias sloyènes payaient les frais; personne m'en avait souci, |

Il est donc bien naturel que l'opinion publique chez les Sloyènes n'ait jamais été sympathique à la politique de la Triple-Alliance; mieux encore, avec l'instinct sûr el sain propre aux nations jeunes, les Sloyènes ont prévu jusqu’au terrible danger auquel courait l'Autriche. Le souci de leur propre conservalion leur enseigna qu'ils devaient favoriser une politique étrangère qui chercherait un rapprochement de l'Autriche ayec la Russie. Les Slovènes les plus éminents éprouvèrent toujours pour leur parente la Russie une ardente sympathie qui n’était pas exempte d'une nuance de sentimentalité. C'était une affection platonique, ne visant ni conquête ni possession. Mais rien de-plus faux ni de plus puéril que d'accuser les Slovènes d’avoir subi l'influence du « flot des roubles ». Jamais le rouble luisant n'a déferlé en vague sur le beau pays qui s'étend entre la Drave et l'Adriatique. Les Slovènes ont construit des écoles que le gouvernement refusait de leur donner, ils ont organisé une Société de défense nationale:mais tout cela, ils l'ont fait avec leur propre argent. Nulle autre nation n’est probablement capable (on peut le dire sans exagération) de prouver aussi clairement que les Sloyènes ayoir acquis son indépendance politique sans aucun appui financier de l'étranger.

Ayec son poing ganté de fer, l'Allemand constituait pour les intellectuels slovènes ne sérieuse raison, une raison convaincante, de ressentir de vives sympathies pour les nationalités française et anglaise. Mais ce motif n'était pas le seul. La France avait fait naguère Ja première teniative d'union des Slovènes et elle s'était gagné par là le cœur de la nation. La défaite de l’armée française en 1870