Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

LES SLOVÈNES ET LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE L'AUTRICHE 109

le résultat d’un système politique criminel qui ne visait pas à garantir la prospérité nationale, mais plutôt à déterminer la dégradation sociale et nationale des peuples de l'empire. Dans le passé et en différentes occasions, l'Autriche (le fait est exact) a engagé des guerres qui déplurent aux Slaves d'Autriche. En r859, Allemands et Slaves se réjouirent ensemble quand le régime absolutiste s’effondra honteusement sur les champs de bataille italiens et, en 1866, la défaite de Kôniggrätz ne fut pas du tout considérée comme un désastre. Mais ces guerres n'ont pas été soutenues par une armée fournie par leserviceobligatoire. La guerre de 1914 est la première dans laquelle une armée nationale austro-hongroise (les termes de cette expression marquent une contradiction) combat pour la victoire ou plutôt pour la défaite. Les conséquences psychologiques qui découleront de cette guerre et plus encore d'une défaite de l’Autriche, sont incalculables. : ; En premier lieu, les nations ont été entraïnées dans une guerre qui est en opposition directe avec leurs propres. intérêts et aussitôt les conséquences d’un abominable sysième d'exploitation par l'étranger vont nécessairement ne pas tarder à devenir manifestes. Le sang des peuples slaves

. n'aura pas été impunément répandu. Voyez quelle profonde

impression les Slaves d'Autriche ont éprouvée à la suite de l'insolente menace du magnat magyar, Tisza, qui prétendait s’arroger le droit de récompenser ou de punir ceux que lui-même jugerait dignes de récompense ou de châtiment. Ce langage révèle un tel état d'esprit, une si incroyable arrogance quil eût été vraiment extraordinaire que les Slaves gardassent le moindre doute sur le! sort qui leur. serait réservé par une providence pangermaniste et magyare. Les regards des Slovènes ont toujours/été tournés vers les Balkans. Comme ils ne se rendirent pas compte d’abord des secrets de la politique étrangère de l'Autriche, les Slovènes crurent pendant longtemps que l'Autriche cherchait : pour elle-même une base à Salonique, tandis qu'elle ne fai-