Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

SLOVÈNES ET ITALIENS 127

Trieste et Gorica. Un télégramme de sympathie fut envoyé à la société politique slovène de Trieste « Edinost » (l'Union).

Les Italiens s'efforcent de prouver que la majorité des fonctionnaires autrichiens employés dans l'administration sont des Slaves. En réalité, c'est le contraire qui est vrai. L'administration de l'Etat, en Autriche, est entre les mains de fonctionnaires püblics de carrière. Seuls, des gens ayant conquis leurs grades universitaires et soutenus par quelque influence sociale parviennent aux fonctions élevées, où réelle est la responsabilité. La haute administration officielle du Littoral, malgré que la grande majorité de la population soit slave, n’est slave qu'en petite partie. On compte au total 130 fonctionnaires du gouvernement dans la province du Littoral: de ces fonctionnaires, 43 sont des Italiens, 53 des Allemands et 34 seulement des Slaves. Parmi les fonctionnaires du département des Finances, le nombre des fonctionnaïres italiens ayant fait une éducation universitaire est quatre fois plus considérable que celui des Slaves. Même proportion dans les fonctions fiscales. À la poste, le nombre des fonctionnaires slaves est ésalement le quart seulement de celui des fonctionnaires italiens. Une plus ample étude montrerait que ces statistiques sont vraies pour l’ensemble du Littoral, non point pour Trieste seule, maïs aussi pour la Dalmatie, la Carniole et la Carinthie, dont Trieste est d’une certaine manière le centre administratif. Ces chiffres montrent amplement la grande injustice faite à la population slave. Le député slave de Trieste à appelé l'attention sur tous ces faits, dans une interpellation faite au Reichsrat, le 9) juillet 1913.

Dans un pays aux langues multiples, connaître les dialectes locaux est un atout précieux. Or, les fonctionnaires italiens refusent d'apprendre l’une ou l’autre des autres langues du pays, à savoir le croate et le slovène. Ils soutiennent sérieusement cette idée que la connaissance des langues slayes constituerait un danger pour la civilisation italienne. Il est clair que, dans une province où une écrasante majorité