Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

RENAISSANGE POLITIQUE DES SLOVÈNES 83

rant d'idées qui, quelques dizaines d'années plus tard, fut nommé le pangermanisme.

Palacky formulait ainsi le programme des Slaves : Les Slaves d'Autriche enverront leurs représentants à Vienne et non pas à Francfort. Vienne ne doit pas déchoir au rang d’une ville de province. À côté de l'Allemagne doït exister une Autriche complètement indépendante, et cette Autriche doit se tourner vers l'Orient. L'Autriche doit développer sa vie comme un Etat absolument indépendant de l'Allemagne,

On retrouve cette même idée dans le manifeste envoyé par la « Slovenija » de Vienne aux Slovènes. Dans ce manifeste, les Sloyènes sont invités à protester contre la tenue d'élections pour le Parlement de Francfort, il y est indiqué que fous ceux qui enverront des députés se dépouilleront eux-mêmes, par ce fait, de leurs droits nationaux. L'histoire de l'Autriche fournit les preuves les plus nettes du caractère désasireux que présente pour ce pays une union avec l'Allemagne. De toutes ses promesses, l'Allemagne n’en tient que bien peu. Qu'une Autriche constitutionnelle soit le refuge des Sloyènes!

Alors commença une controverse extrêmement intéressante avec le poète et le futur homme d'Etat allemand, Anastasius Grün, comte Auersperg. La réplique de Grün au manifeste de la Sloyenija est encore conçu dans le vieil esprit libéral de conciliation, qui a complètement disparu par la suite. A son avis, la protestation des Sloyènes contre l'élection de délégués au Parlement de Francfort est un paradoxe : « Frères slovènes, dit-il, si vous vous séparez de l’Allemagne, vous vous séparez aussi de l'Autriche... Mais si vous ne voulez par rester avec l'Allemagne en même temps qu'avec l'Autriche, rendez-vous bien compte que plus vous vous éloignerez de l'Allemagne, plus vous vous rapprocherez de la Russie ». Or, la Russie, suivant Grün et même à en croire Palacky, était la grande ennemie de la civilisation occidentale. L’Autriche (ainsi raisonnait Grün) ne peut dignement figurer au Parlement de Francfort que si tous les