Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

92 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE

Sloyénie unie, dotée d’une administration nationale, voilà un autre point du programme national qui avait déjà été formulé en 1868 et qui, à ce moment, agitait profondément le peuple. Les chefs slovènes comprirent parfaitement que l’article r9 du Statut-Loi, relatif à l’égalité nationale, serait une simple lettre morte tant qu’une loi exécutive ne réglerait pas dans le détail des droits des langues nationales. Le programme slovène reçut des masses un écho enthousiaste.

Pendant les quelqués années qui suivirent, la lutte nationale devint particulièrement aiguë au sein de la Diète SÉYrienne. Dans ce Parlement, une petite minorité slovène était aux prises ayec une majorité de chauvins qui refusaient d'accorder aucune sorte de droits à la langue slovène. Les députés sloyènes défendirent, au moyen d'arguments sûrs et solides, le principe des nationalités et plus d'une parole sincère et digne d'attention fut prononcée au cours des débats et des discussions de cette époque. Voici un mot prononcé dans une interpellation (en 1869) qui mérite vraiment d’être cité : « Les Slaves auraient réalisé infiniment plus de progrès s'ils avaient été laissés à eux-mêmes. Les Slaves autrichiens n’ont pas eu un seul jour de bonheur ».

En 1873, les Parlements provinciaux furent privés du droit d'envoyer des délégués au Parlement impérial; désormais les élections furent directes. De ce fait, la situation des Sloxènes dans les pays où ils n'avaient pas la majorité fut un peu améliorée; et c’est seulement depuis lors qu'une réelle activité parlementaire devint possible pour eux. -

Après une dernière tentative (celle du gouvernement Hohenwart-Schäffle) pour fédérer l'Autriche, et après le rejet des demandes fondamentales des Tchèques, la période de la grande lutte pour la Constitution prit fin. La puissance grandissante de l'empire allemand et des Magyars, à qui fut subordonnée la dynastie, ruina tout projet de réforme fédéraliste. Une politique étrangère complètement aveugle fut une nouvelle et inévitablé conséquence de l’hégémonie germano-magyare.