Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

CHAPITRE VII

Les Slovènes et l’Autriche.

Nous sommes aujourd'hui témoins de la débâcle de l’Autriche, et ses amis doivent enregistrer avec chagrin les vicissitudes du temps et des circonstances. Mais l'Autriche est elle-même la cause de son propre effondrement. Elle s'est montrée incapable de s'adapter aux idées directrices et aux courants d'opinion de notre époque. Si l’Autriche avait vraiment fait sien le principe des nationalités, puis en avait assuré la réalisation sur une base-démocratique, sa (ransformation en une monarchie constituée sur le modèle de la République suisse aurait été possible. Mais tout fut vraiment perdu le jour où le vieil Empire d'Autriche permit à la puissance parvenue qu'était l'Allemagne de le tirer lui-même à sa remorque et fut, sans la moindre nécessité, entraîné dans la politique mondiale de cet Etat.

Quand on se rappelle le rôle prépondérant joué par l'Autriche dans la politique étrangère de l'Europe à l'époque de Metternich, on ne peut que s'étonner de la position subordonnée occupée maintenant par cette puissance par rapport à l'Allemagne. Alors, l'Autriche était l'arbitre de l’Europe; aujourd'hui, en matière de politique étrangère, elle m'a ni initiative, ni volonté propre. Au Congrès de Ljubljana (Laibach), l'Autriche imposa sa volonté à l'Europe, et ce fut son œuyre que l'intervention internationale contre tant de gouvernements libéraux. Gette intervention fut organisée au nom de l'Europe et sur l’injonction de l'Autriche. Mais il est possible de renverser le principe. Ge n'est pas seulement en fayeur des principes conservateurs et du droit divin qu'une intervention peut se produire; elle le peut également au profit des principes d'autonomie nationale et de la liberté