Une mission en Vendée, 1793

F UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 103 au lieu de chercher ‘à découvrir et reconnaître ce qui s'offre de loin à leurs yeux, ne cherchent qu’à se dérober par la fuite à l’ombre même d’un danger imaginaire, qui dans leur retraite précipitée ont renversé un officier d'un des corps de leur propre garnison envoyé en détachement, que ceux enfin qui se sont montrés accessibles à la peur la plus chimérique et la plus pusillanime sont indignes d’être républicains et soldats ; que déjà plusieurs plaintes ont été portées contre la cavalerie; et qu'il importe pour l'honneur même de nos frères les cavaliers que par la punition de ceux reconnus coupables les braves gens ne puissent plus être confondus avec les lâches, que tel est le vœu de la cavalerie elle-même, qui ne veut dans son sein que des républicains intrépides et courageux, qu'il faut satisfaire à ce vœu digne d’elle et faire une justice publique des êtres susceptibles de la peur, incapables de porter les armes, que la brave garnison républicaine de Dinan sera la première à applaudir à cet acte de justice qu’elle aurait elle-même provoqué, si les coupables eussent été connus par elle,

« Arrête ce qui suit :

« 1° Le commandant dela gendarmerie à Dinan remettra ce matin au bureau de l'état-major, avant la revue générale qui doit être faite de l’armée, les noms des trois gendarmes et du brigadier qui commandait la patrouille partie de Dinan le soir du 30 brumaire avant le départ pour Châteauneuf du 2° bataillon de la 18° demi-brigade.

« 2° Les noms de ces gendarmes seront lus à la tête de l’armée, et ils seront démontés.

« 3° Ils seront conduits de suite en prison et traduits devant un conseil de guerrenommé pour examiner leur conduite et prononcer sur leur-sort. »