Une mission en Vendée, 1793

104 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

2 Frimaire, A Prieur (de la Marne) à Antrain.

« Je n'ai pasété peu étonné, mon bonami, d'entendre dire à Ulliac, qui vient d'arriver, que tu te plaignais de mon silence quand depuis quatre jours je tai envoyé quatre lettres sans obtenir moi-même une seule réponse. Nous sommes livrés à la plus cruelle anxiété, ne sachant au juste ni où sont les brigands, ni où sont les troupes républicaines, etignorant absolument le résultat de la dernière affaire dont les canonnades que nous avons entendues ont seules pu nousinstruire. Différents avis m'annoncent, les uns que Dol est encore au pouvoir des ennemis et qu'ils marchent sur Dinan, les autres qu’une partie de la garnison de Mayence est détruite, ce qui paraît impossible puisque nous n’avons absolument aucune nouvelle. Pourquoi cette ignorance où nous sommes plongés, le peu de concert et ce silence obstiné de l’armée de l'Ouest? J'en reviens toujours à l'affaire de Pontorson où nous étions vainqueurs si nous avions été secondés, où l’inaction de l’armée de l'Ouest, qui cependant était prévenue du combat, anécessiténotre retraite. Est-ce que M. Vergne aurait été jaloux d'avance du succès du sans-culotte Tribout? Écris-moi donc une bonne fois. Nous avons ici quatre mille cinq cents hommes environ. Nous prenons tous les moyens de défense. »

3 Frimaire au matin.

J'apprends cette nuit, par un courrier qu’envoie Pocholle, la déroute complète des brigands, mis en fuite par Rossignol. Pourquoi sommes-nous prévenus si tard et livrés depuis trois jours aux plus cruelles inquiétudes ?