Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 105

3 Frimaire. A Pocholle, à Rennes.

« Je recois ta lettre cette nuit, mon bon ami, je te prie instamment de joindre aux soixante canonniers que tu nous envoie, deux cents canonniers de la nouvelle levée qu'il me serait très important d’avoir dans la circonstance actuelle. De nombreux débris de l’armée royale sont entre Dol et Dinan. Il nous importe d'envoyer souvent à la découverte et de faire éclairer de fortes patrouilles qui sont en avant de nos postes. La cavalerie d'ici est excédée et nous avons même eu souvent à nous en plaindre.

« Comme nous avons beaucoup de nouvelles levées, on ne doit guère compter que deux mille hommes sûrs ; comrne nous n’en avons pas plus qu'il ne nous en faut, nous ne pouvons former aucun dessein d'attaque etnous nous tenons sur la défensive en attendant l’ennemi que nous sommes disposés à bien recevoir. On travaille aux redoutes et les travaux iraient bien mieux si nous avions des outils, car les ouvriers ne manquent pas et nos hommes, ceux surtout des Côtes-du-Nord, valent mieux comme pionniers que comme soldats. Envoie-nous vite les cavaliers. »

Objets arrêtés le 2 frimaire au soir :

4° Envoyer un second détachement de vingt-cinq hommes de cavalerie; lui recommander de se porter le plus en avant possible et de nous faire prévenir à la pre. mière découverte.

2° Faire placer au pont de Léon des hommes intelligents prêts à le faire sauter en cas de besoin ; charger les fourneaux.