Une mission en Vendée, 1793

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saires, et ceux qui se battent en désespérés contre nos armées de Mayence et de Rennes n'aspirent qu’à péné-trer dans la ci-devant Bretagne, où ils comptent, au moyen de leurs intelligences et de l'absence des patriotes enrôlés dans les armées de la République, se grossir d’une nouvelle armée et se rendre plus que jamais redoutables. Il importe donc d'empêcher à quelque prix que ce soit toute communication, car les campagnes des Côtes-du-Nord et celles des environs de Brest et de presque tout le Finistère ressemblent fort aux vôtres. Qu'avons-nous à faire ici? Ne point nous dégarnir, prévenir une trouée, couvrir toutes les portes de la ci-devant Bretagne, former une chaîne de séparation, épuiser les brigands en les livrant à leurs seules ressources qui deviendront nulles, s'ils restent quelque temps enfermés dans la même contrée. Vous, qu'avezvous à faire en attendant que vous puissiez recevoir des forces? Vous devez faire lever en masse tout ce qui vous reste de bons citoyens, sonner le tocsin pour rallier les patriotes, déjouer l'aristocratie, être plus que jamais sévères envers les suspects, faire détenir ceux encore en liberté, être à la piste de leur correspondance, tâcher de réduire sur-le-champ quelqu'une des communes insurgées et faire peser sur elle les plus onéreux impôts en soulageant les communes qui seront restées tranquilles. Ne négligez pas de répandre des écrits bas-bretons proportionnés à l'ignorance et aux préjugés des campagnes et propres à les ramener insensiblement. Les campagnes voyant d'un côté que l'armée chrétienne ne peut les joindre, qu'on leur à donné de vaines espérances, que la tranquillité et la soumission à la loi leur offrent plus d’avantages que larévolte et l’insubordination, serontréduites et ne bougeront plus. Il faut surtout les amener à livrer

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. Tt