Une mission en Vendée, 1793

224 UNE MISSION EN VENDÉE, 11793.

aimable et touchante de jeunes citoyennes qui, vêtues de blanc, parées des couleurs nationales, portent dans leurs mains des couronnes de myrte et de laurier destinées à ceux qui auront bien mérité de la patrie. La bannière qui la précède représente une jeune fille déposant des couronnes sur un autel civique. L'inscription est : Au Civisime,à la Raison, à la Vertu. Une autre bannière paraît. On voit un soleil à son déclin, qui darde ses rayons sur une montagne : {Vos derniers jours sont les plus beaux. Ge sont les vieillards qui sous les glaces de l’âge sentent renaître encore tout le feu de la jeunesse au seul nom de liberté. »

15 Pluviôse.

J'écris d'Angers la lettre suivante, à Jullien de la Drôme.

« Au reçu de ma lettre, vole, je t'en prie,chez Robespierre avec les braves sans-culottes que je t’adresse. Il faut étouffer la Vendée qui renaît; il faut rappeler Carrier, qui tue la liberté. J'avais des détails si importants à communiquer au Comité de Salut public, que j'ai hésité un instant si je me rendrais à Paris, d'autant plus que je me rapproche, étant forcé de passer par Tours pour me rendre à la Rochelle. La route directe est interceptée. Montaigu est pris. Mais j'ai pensé que je ne devais revoir Paris qu'après ma mission absolument remplie, et les porteurs de ma lettre donneront les détails. En résumé, qu’on n’attende pas un jour pour rappeler Carrier et le remplacer par un représentant jeune et populaire, montagnard et sans-culotte, actif et laborieux. Lis à Robespierre cette lettre, et lis aussi toi-même celle que je lui écris. J'enverrai de Tours d’autres détails. Écris-moi de suite à la Rochelle. »