Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 229

public et de signer les arrêtés des représentants du peuple. Ils ne s’identifieront plus avec la représentation nationale et ne pourront plus la compromettre. Fais part de cette observation au Comité. »

Tours, 11 Pluviôse.

J'écris aux membres du Comité de Salut public:

«Je vous ai fait partsuccessivement,citoyens, de mes opérations et observations dans les différents ports el communes où vous m'avez envoyé. J'arrive de Nantes où m'appelait la continuation de ma tournée, et mes lettres particulières à Barère et Robespierre, que je les ai priés de communiquer au Comité, vous ont mis à même de juger du mal, de ses causes et des remèdes qu'il réclame. Je me bornerai à vous dire ici en général les autorités constituées de Nantes composées de vrais sans-culottes, et la société populaire de Vincent-laMontagne bien disposée et animée des meilleurs principes. Elle a seulement besoin d’être un peu stimulée. Je me suis concerté avec l’agent national et le maire de la commune pour que les fêtes décadaires eussent cette solennité qui pût attacher, électriser, républicaniser le peuple; et de grands spectacles offerts, des exemples de vertus retracés, de belles actions honorées, lui rendront la révolution plus chère, et l’élèveront à la hauteur de la Montagne. J'ai vu par mon séjour à Lorient quels sont les incalculables effets des fètes publiques bien dirigées. J'en prendrai occasion de vous parler des spectacles, qui presque partout sont les repaires de l'aristocratie. IL faut ou les fermer ou les mettre en réquisition pour la République et ne leur permettre que de jouer des pièces républicaines et seulement les jours où le club ne tient pas séance. Alors l’aristo-

>