Une mission en Vendée, 1793

230 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

cratie n’y sera pas seule. À Nantes il y a deux salles de spectacle. Ne pourrait-on pas mettre celle des artistes soi-disant républicains à la disposition de la société populaire de Vincent-la-Montagne, qui est releguée dans une ci-devant église très malsaine et défavorable aux orateurs. Il n’est point indifférent, pour l'esprit public, que le club d’une ville comme Nantes ait un local vaste, imposant et commode. Le peuple alors affluera et les progrès de l'instruction seront rapides. Comme il y avait encore dans le sein de la Société des hommes du 31 mai, des modérantistes, des négociants, je lui ai fait adopter pour une époque très rapprochée un scrutin épuratoire calqué sur celui des Jacobins de Paris. J'en ai senti par expérience tous les avantages à Lorient, où il a rendu la Société populaire aussi bonne qu’elle pouvait l'être, et élevé les âmes à cette franchise républicaine, à cette abnégation des personnes, premier germe de la vertu et de l'amour de la patrie. »

23 Pluviôse.

J'écris à Robespierre :

«J'attends, mon bon ami, avec impatience le résultat du voyage à Paris des sans-culottes nantais que je lai adressés. Plus je parcours les départements voisins de la Vendée et me trouve avoir des relations avec ceux qui ont vu de près les événements, plus je m'aperçois | que le Comité de Salut public a été trompé, que les traîtres pullulent encore dans nos armées et qu'il faut de prompts remèdes pour arrêter le mal. Je dois te transmettre pour le Comité de Salut public tous les renseignements que j'ai recueillis, et te faire part des mesures qui peuvent enfin terminer une guerre à dessein prolongée, où l’on ne voit de la part des généraux qu'un