Une mission en Vendée, 1793

232 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

uns avaient des intelligences avec la horde catholique, les autres cherchaient moins à servir la patrie qu'à se nuire mutuellement à eux-mêmes et contrecarrer leurs | opérations. Ceux qui n'étaient pas des traîtres étaient des intrigants qui s’occupaient de satisfaire leur ampbition personnelle, et non d'être utiles à la chose publique. L'égoïsme, l'amour-propre, l'avarice et la perfidie ont éternisé la Vendée. Il faut destituer un grand nombre de ces cheïs que la cabale seule a élevés à leur grade, et qui ne font que manger inutilement l'argent de la République. Moins vous aurez de chefs, plus vous serez à même de les surveiller et d'éviter les trahisons. 1] faut limiter le généralat pour que le chef, qui voit dans un terme prochain sa destitution prononcée par la loi, travaille à mériter une nomination nouvelle et n’ait aueun intérêt à prolonger une guerre quine le prolongerait pas dans sa place. Il faut réduire les appointements énormes qui ne font que nourrir le luxe et la cupidité, sauf à indemniser au sortir de leurs emplois ceux qui les auront bien gérés. Il faut rendre la responsabilité réelle et terrible pour le non-succès dès expéditions militaires mal dirigées, et ne plus laisser d’alternative entre la guillotine et la victoire. Les soldats ont été trop longtemps victimes d’une extrème indulgence pour les chefs. Ne vaut-il pas mieux, en épargnant le sang de nos guerriers, s’exposer même à ce qu'un ou quelques chefs puissent être victimes d'une excessive sévérité.

«J'aurais encore plusieurs détails et renseignements à te communiquer, des faits à l'appui des mesures que jete propose, mais j'ai dit l'essentiel etcrois inutile d’insister davantage. Fais, je te prie, part de ma lettre au Comité de Salut public. »