Une mission en Vendée, 1793

236 UNE MISSION EN VENDÉE, 1793.

drier subsiste encore dans les campagnes et dans les villes; les patriotes eux-mêmes ne désignent les jours que par leur dénomination proserite. ba cause en est dans l’impatience même qu'ils ont de recevoir des nouvelles, On sait que le courrier arrive par exemple tous les lundis et mercredis, etc. Il importe que les jours d'arrivée et de départ des courriers soient adaptés au calendrier nouveau, et ce travail est facile. Le Comité de Salut public devrait, je crois, charger l’administration des postes de mettre ce changement à exécution dans un court délai.

Le vrai moyen d'épurer cette infâme Vendée, c'est, après avoir régénéré toutes les administrations militaires, de régénérer aussi tous les corps constitués et de les composer d'hommes absolument étrangers au

pays et d’inflexibles révolutionnaires. Tant qu'il y aura

des habitants du lieu pour magistrats ou administrateurs, l'influence des intérêts locaux, les petites passions des considérations particulières, la contagion du mauvais esprit maintenu depuis longtemps, feront tout dans les actes publics.

La Rochelle, 29 Pluviôse. Jullien à Barrère, membre du Comité de Salut Public.

Faut-il, mon bon ami, qu'aujourd'hui encore le patriotisme soit persécuté dans ceux-là mêmes qui vont propager les lecons du patriotisme et qui sont honorés de la confiance du comité de Salut public pour remplir une pareille mission? Je vais te raconter ingénument et brièvement les faits qui se sont passés à mon égard; tu voudras bien en instruire le Comité.

Arrivé à la Rochelle, j'ai donné connaissance de mon passeport et de ma mission à la municipalité, puis