Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 237

à la société populaire, où j'ai commencé, d’après ma mission même, à parler dans le sens à peu près de mes autres discours. Les républicains et républicaines ont reçu avec enthousiasme l'expression des principes qui les animaient et qui n'avaient besoin que d'un léger stimulant. Je puis me féliciter d’avoir électrisé l'esprit public et de lui avoir imprimé ce degré d'énergie, garant de sa durée. J’ai rendu au Comité le compte exact et détaillé de la marche que j'avais suivie pour remplir ce but, mais j'avais commis une grande faute: je n'avais pas été voir le district. Ici, je te prierai de me dire s'il est dans l'esprit ou dans la lettre d'aucune loi, ou même s'il est dans les instructions que le Comité de Salut public donne à ses agents, qu'ils soient tenus de se présenter aux administrations de district, quand ils n’ont rien à traiter avec elles. C’est pourtant là mon crime, et c’est pour ce crime que j'ai dû être dans les mains de la gendarmerie. Je continue le récit des faits. Le neuvième jour de mon séjour à la Rochelle et le troisième d'une maladie cruelle qui me retenait au lit, je recois la lettre du district, dont je joins ici copie. On me donna connaissance de cette lettre que je n’avais pu lire moi-même. Elle m’enjoignait sans molif, ainsi que tu vois, de me rendre au district avant midi. N'ayant pu sortir depuis plusieurs jours, et pouvant à peine sortir encore, je crus qu'une réponse devait me suppléer, mais je n’avais point pensé que les minutes fussent comptées, et une heure sonnait quand ma réponse allait partir. Je vois entrer le capitaine de la gendarmerie avec l'arrêté dont ci-joint copie. J'écris sur-le-champ la lettre que je t'envoie. Enfin, je passe une partie de l’après-midi en état d’arrestation, et cela pour n'avoir pas rendu visite à un corps constilué auquel je n’en devais point.