Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 241

« Chaque jour m’'apporte des preuves nouvelles de la scélératesse de nos généraux. Quand donc verra-t-on la guillotine à la tête des armées, et quand le soldat pourra-t-il être vengé de ceux qui sont les vrais bri-

gands, les vrais ennemis de la République, les vrais

assassins de ses défenseurs? L’un de ces généraux, l'adjudant-général Charlery, dit à un bataillon de se porter sur un point où il devait joindre le corps de l'armée, et ce bataillon ainsi trompé fut précipité au milieu des bivouacs ennemis. On a vu les plus grands convois toujours mal accompagnés et nous en avons perdu un dernièrement à cause du petit nombre de ceux qui l’escortaient. C’est ainsi que les généraux livrent et nos munitions et nos guerriers.

« Chargez un seul homme de la guerre de la Vendée, et fixez-lui une époque à laquelle il doive ou vous apporter la palme de la victoire, ou lui-même livrer sa tête à l’échafaud.

« Je vous ai transmis déjà le résultat de mes opérations et observations dans cette commune où l'opinion publique va toujours en se régénérant et où chaque jour fait de nouvelles conquêtes à la Montagne.

« J'ai, de concert avec le conseil général de la commune, préparé sur le changement du nom des rues et places publiques un travail propre à offrir de tous côtés les annales vivantes de la Révolution et fixer dans l'imagination de chaque citoyen les époques successives qui ont créé ou affermi la liberté, les grandes vertus du peuple qui ont présidé à ces époques mémorables, et le souvenir des grands hommes qui sont morts après avoir bien mérité de la patrie. »