Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 243

générale ordonnée par le commandant en chef, vont trouver le brave Bard, général de brigade, qui leur donne un certificat ainsi conçu : « Je déclare que la « commune de … s’est toujours bien montrée, que les « habitants m'ont journellement amené des brigands « pour être fusillés, et qu’on doit les traiter comme amis « de la République. » La municipalité présente ce certificat au général chargé de l'exécution de ce qu'on appelle les grandes mesures. Il répond qu'il a des ordres contraires, fait désarmer ces malheureux, laisse violer ensuite en leur présence leurs femmes et leurs filles, et termine cette scène d'horreur par tout massacrer, jusqu'aux enfants à la mamelle. Toutestlivré au pillage et à l'incendie. C'était done peu des maux qu'avaient causés les monstres que nous combattons! Des calamités nouvelles devaient-elles affliger ces contrées et avoir pour auteurs les hommes appelés à les défendre? Dans le même temps, on a soin de ne jamais attaquer les brigands qu’avec des forces inférieures aux leurs, de dégarnir les postes menacés par eux, de ne point faire escorter les convois pour qu'ils s’en emparent aisément. J'ai lu, non pas une, mais vingt lettres de différents soldats ou officiers de différents corps; j'ai entendu des généraux, des citoyens, des habitants des lieux, des étrangers témoins des faits, tout se réunit pour dévoiler les mèmes crimes. Je joins ici une proclamation du général Turreau, qui seule est, à mes yeux, un délit, parce qu'elle offre un tissu de mensonges, parce qu'on présente comme victoire le massacre d'enfants et de femmes, ou de paysans non armés, el qu'on dissimule tous les revers, et c’est ainsi qu'on trompe un peuple libre ?

« Ordonnez que les subsistances qui sont à Fontenayle-Peuple, et sans lesquelles votre marine et tous les