Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1793. 271

n'ont point quitté cette commune. Sans avoir des faits à alléguer contre eux, je dois à la vérité de te déclarer et te prier d'instruire le Comité de Salut public que ces deux hommes ne peuvent que corrompre l'opinion et servir l'aristocratie dans le Midi. Je t'embrasse.

«J'électrise ici l'esprit public de mon mieux et tâche de substituer le sans-culottisme à l'esprit négociantiste. Ysabeau a de grandes occupations qui l'arrachent à ce genre detravail. L'esprit est bien disposé ; ça ira. La découverte de la conspiration nouvelle m’a paru une occasion offerte de réveiller l'énergie du peuple et lui rappeler les scélérats qui l’auraient abusé. Il se rallie plus que jamais autour de la République. Les subsistances seulement sont bien rares. Les départements voisins en abondent en comparaison de celui-ci; à Toulouse, à ‘Rochefort, on à sa livre ou sa livre et demie de bon pain; ici on à sa demi-livre de mauvais, et dans plusieurs communes un quart seulement de pain noir et malsain de farine de fèves. Cette inégalité est très mal vue; il serait facile d'y remédier. — Je t'embrasse et attends une prompte réponse.

& PS. — J'embrasse Robespierre, Couthon et SaintJust. Partout on bénit le Comité de Salut public. Je me trouve heureux de m'associer, quoique de loin, à ses travaux, »

Bordeaux, 24 Germinal.

J'écris aux membres composant le Comité de. Salut public :

«Je vous ai rendu compte, citoyens, de tous les détails de ma mission jusqu’à mon arrivée à Bordeaux. Je dois maintenant vous entretenir de cette dernière commune et vous transmettre les observations que j'ai eu lieu d'y

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