Une mission en Vendée, 1793

280 UNE MISSION EN VENDÉE, 1193.

vaines pour soulever le peuple, et que la disette la plus affreuse n'ait servi qu'à faire encore plus ressortir la patience et le patriotisme des bons sans-culottes. Ge tableau vrai, qui serait même susceptible de plus grands détails, suffit pour répondre aux calomnies lancées contre Bordeaux et contre les représentants envoyés à Bordeaux. On a suivi dans cette commune différents systèmes pour assassiner l'esprit public, et les Vincent et les Hébert ont eu leurs agents, fidèles sectateurs de leur doctrine et imitateurs de leurs exemples; les uns par des actes d’atrocité qui révoltaient l'humanité, la nature et la vertu, ont voulu rendre la révolution odieuse aux yeux des gens de bien. Ils s'intitulaient révolutionnaires, lorsqu'ils n'étaient qu'oppresseurs et tyrans. Ils ressemblaient à ces généraux qui, dans la Vendée, jaloux de grossir l'armée de Charette qu'ils étaient chargés de combattre, incendiaient jusqu'aux communes patriotes, afin de réduire les hommes les mieux intentionnés pour la République à ne voir de salut pour eux que loin des troupes républicaines. Tel était ce général Huchet, le protégé de Ronsin qui vient d’être mis en état d’arrestation, et nous ne finirons la guerre de la Vendée que lorsque nous nous serons encore débarrassés de beaucoup d'hommes qui suivent la conduite de Huchet. Je vous ai transmis la copie.de la lettre qui le concerne. On voulait donc encore asseoir le crime à côté de la statue de la Liberté pour faire reculer tous les ennemis des crimes et tous les amis de la vertu, pour ôter à la révolution ces précieux défenseurs. Les scélérats qui avaient osé concevoir ce dessein sont maintenant dans les fers, et l'on commence à croire qu'ils tenaient de très près à la conspiration récemment découverte, et la cause de la vertu a été vengée. Ce premier système de dépravation de l'esprit public a manqué son but. On