Une mission en Vendée, 1793
34 UNE MISSION EN VENDEE, 117193.
Une insurrection momentanée, qu'ont fait naître les agents de Saint-James en égarant nos braves marins, à forcé la rentrée de l’escadre. Qu’elle venge sa honte, qu’elle sorte de nouveau pour ne. plus rentrer que chargée des dépouilles des ennemis ! Que les troupes de mer rivalisent avec les soldats de terre et que le pavillon, comme le drapeau national, ait pour compagne la victoire ! Quela marine française n’ait point son égale dans l'Europe et que la République soit la reine des mers! Que le commerce renaisse plus florissant qu'il ne fût jamais, et qu’il porte aux deux extrémités du globe le nom et la gloire de la France libre! Que les Anglais soient poursuivis par nous jusqu'au jour où, délivrés de la tyrannie, Londres deviendra la capitale d'une république heureuse et puissante ! Qu'il en soit de Georges et de Pittcomme de Louis. Que partout la liberté soit triomphante! — Les matelots reçoivent avec enthousiasme de pareils discours; ils jurent de ne point le céder en courage à leurs frères qui combattent sur terre. Nous recevons leurs serments. Ils prennent sous leur responsabilité l'honneur du pavillon français. Les représentants du peuple les embrassent, fraternisent avec eux et crient: Vive les marins! Vive les bons sansculottes! ceux-ci répètent : Vive les sans-culottes! Vive les représentants du peuple, mort à la royauté, au fanaüisme, au fédéralisme ! Vive la Convention nationale, Vive à jamais la République une et indivisible ! Partout nous trouvons la même expression de patriotisme et la même énergie. La table des Droits de l'homme et de la constitution nouvelle s’offre à nous sur chaque bâtiment:le portrait de la jeune liberté a remplacé les vieilles images des amiraux qui n'avaient d'autre mérite que leur parchemin; le bonnet de la liberté a succédé aux hideuses fleurs de lis; la pique, l'arme de la