Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 67

vous prierai de correspondre avec moi et me transmettre les plans que vous avez arrêtés, afin que je puisse concourir à leur exécution. Je vous transmettrai de mon côté tous les renseignements que je pourrai recueillir, et je ne négligerai rien pour justifier la confiance qui m'appelle ici dans un moment de crise. Je n'ai encore que des notions très vagues sur la marche et les desseins des ennemis, sur leur position et celle de nos troupes ; mais il me semble qu'il serait d’abord bien important de couvrir Dinan, qui est en quelque sorte la porte d'entrée du côté du département des Côtes-du-Nord. Espérons que les rebelles seront tellement cernés par nous qu'ils trouveront ici leur tombeau. Et surtout gardons bien nos forts, afin qu'ils n'aient de communication ni avec l'Angleterre, ni avec les émigrés de Jersey et Guernesey.

«Saint-Malo paraît ne point manquer d'hommes, mais il'est à craindre qu'il vienne à manquer de vivres, si on ne nous en envoie tous les jours. L'esprit du peuple est très bon, el le courage et l'espoir semblent croître en proportion du danger. On soupçonne que les rebelles pourraient bien avoir ici quelque intelligence. Je vais prendre les mesures les plus actives pour les découvrir : je vous ferai part du résultat de mes recherches.

« P.-S.— Le citoyen Cadenne vient de me communiquer un plan qui tendrait à cerner l’armée catholique, et me paraît avoir plusieurs avantages. Il faut en finir avec la Vendée. Je vous prie de m'écrire et me transmettre les renseignements d’après lesquels je pourrai diriger ma conduite. »

22 Brumaire.

J'écris la lettre suivante à Prieur de la Marne :

« Me voici dans Saint-Malo, mon bon ami. Mon pre-