Une mission en Vendée, 1793

UNE MISSION EN VENDÉE, 1193. 11

J'écris au moment même la lettre suivante au comité militaire établi à Saint-Malo :

« Je reçois, citoyens, la demande très instante des habitants de Granville de leur envoyer sur-le-champ des munitions. Vous sentez de quelle importance il est que nos braves frères d'armes, qui défendent avec courage une place importante, soient secondés de tous nos moyens. Votre zèle m'est un garant de l’activité que vous donnerez à l'exécution de l’arrêté que je vous envoie; il s’agit de faire parvenir sans relard des cartouches, des munitions, tout ce qu'il est possible de réunir, soit dans les forts qui avoisinent cette place, soit dans les navires de la République, soit même au camp retranché de Châteauricheux et ailleurs, pour tout embarquer sur une canonnière dont le départ ne doit pas être différé d’un seul instant. Je vous prie de me rendre compte dans la matinée des mesures prises pour faire partir sans retard les munitions qu'on réclame. Vous vous occuperez aussitôt de les faire remplacer et de faire aussi remplacer celles que la municipalité de Cancale a fait passer à Granville. »

25 Brumaire.

J'écris aux députés en mission à Brest :

« On se défend vigoureusement à Granville. Le feu a commencé hier à dix heures de l'après-midi. Labrouche est à Cancale où il concerte ses mesures avec les miennes. Je viens de faire partir des munitions, cartouches et boulets de 24 pour Granville par le cotre le Hardi. I nous faudra ici des munitions et des vivres; Granville en aura besoin et ne peut rien maintenant recevoir que par mer,— Je viens d'interroger plusieurs prisonniers. L'armée des brigands parait sans ressource.