Variétés révolutionnaires

LE CAMP DE JALÉS 169 royalistes dont M. Ernest Daudet (1) vient de reconstituer l’histoire peu connue jusqu'ici, en puisant dans les archives locales. Son travail jette un jour nouveau sur l'organisation de la chouannerie méridionale et les tentatives insurrectionnelles dont le camp de Jalès fut le théâtre.

Les robustes montagnards du Vivarais, isolés du grand courant national dans leurs vallées abruptes où ne pénétraient alors que de rares voies de communications, pouvaient être facilement fanatisés par leurs prêtres et par les agents royalistes. Les meneurs de la faction, ne voulant pas laisser tomber l'irritation causée par les événements de Nimes, transformés par le bruit public en une Saint-Barthélemy de catholiques, se réunirent, le 1° août 1790, dans la petite commune de Bannes, près des Vans (Ardèche). Il y avait là, entre autres, M. de la Bastide, chevalier de Saint-Louis ; son neveu, l'abbé de la Bastide, ancien gendarme, vicaire général de l'évêque d'Uzès ; Claude Allier, curé de Chambonas ; M. de Malbosc, ancien magistrat ; des officiers royalistes, des notables délégués de l'Ardèche, du Gard et de la Lozère, tous venus avec le projet bien arrêté d'organiser la guerre

(1) Histoire des conspirations royalistes du Midi sous la Révolution, par Ernest Dauper. Hachette, ‘éditeur.

MARCELLIN PELLET 10