Variétés révolutionnaires

LE CAMP DE JALÈÉS 1

pour leur demander un général. Les princes voulurent avoir une preuve certaine et palpable des sentiments des catholiques du Midi. Sur leur demande, Claude Allier revint en France, convoqua les principaux confédérés à Jalès et envoya son frère Dominique, un contrebandier hardi, porter à Coblentz une lettre revêtue de cinquante-sept signatures des chefs royalistes des Cévennes, se déclarant prêts à entrer en ligne. La Sardaigne et l'Espagne promettaient leur concours ; les princes acceptèrent la direction du mouvement et désigenèrent comme général en chef le comte de Connway, Irlandais au service de la France, en lui donnant pour second le comte de Saillans, que nous avons vu l’année précédente à Alais, marchant contre les confédérés à côté de d'Albignac. Saillans avait émigré après l'échec du complot de Perpignan (décembre 1791), complot organisé par lui dans le but de livrer cette ville aux Espagnols. Un prince du sang devait se rendre au delà des Pyrénées, pour rentrer en Languedoc à la tête d'une armée espagnole. Le comte de Connway laissa partir Saillans avec Dominique Allier, se réservant de le rejoindre plus tard, une fois la campagne commencée. La situation du Midi s’aggravait de jour en jour depuis la dispersion du premier camp de Jalès. Dans la Lozère, à Mende en particulier, les catholiques devenaient menaçants. Honteux de s'être laissés devancer par leurs amis du Vivarais, ils