Variétés révolutionnaires

178 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

de Connway, forcèrent la main à Saillans, qui dut agir.

C'est dans la vallée de Jalès que les royalistes voulaient frapper un grand coup ; ils étaient toujours en nombre dans cette région, dont la Bastide et Malbosc avaient essayé de faire le centre d'une Vendée cévenole. Les patriotes n’occupaient dans le pays qu'une place, le château de Bannes, où se trouvait en garnison une compagnie du 59° régiment, sous les ordres du capitaine Bois-Bertrand. Le soulèvement fut décidé pour la nuit du 8 au 9 juillet 1792 ; mais, une semaine avant, les gendarmes ayant arrêté un émissaire royaliste porteur de dépèches très graves, les fédérés voyant leurs plans découverts brusquèrent le mouvement. Un convoi de vivres envoyé par le directoire du département à la petite garnison de Bannes fut pillé au village de Barrias, les soldats d'escorte surpris dans une auberge et massacrés. Le chevalier de Melon, un des lieutenants du comte de Saillans, mit le siège devant le château ; Saillans, en ne voyant autour du fort que quelques centaines d'hommes, au lieu des vingt mille promis par Claude Allier, se plaignit amèrement aux chefs royalistes du pays. Il comprit combien les promesses faites aux princes, à Coblentz, étaient vaines. Pourtant, grâce à une défaillance du capitaine Bois-Bertrand, le château de Bannes tomba aux mains des royalistes. La garnison eut les honneurs de la guerre ; elle se retira avec armes et bagages.