Variétés révolutionnaires

LE CAMP DE JALÉS 179

Le directoire de l'Ardèche, possesseur des dépêches saisies sur l'émissaire dont nous avons parlé, s'exagéra l'importance du mouvement préparé par Saillans et ses complices. Il demanda d'urgence des secours à Montesquiou-Fezenzac, général en chef de l'armée du Midi, qui surveillait en ce moment les frontières de Savoie avec des forces très médiocres. Montesquiou ne put envoyer que peu de troupes, sous les ordres du général d’Albignac et du colonel. Châteauneuf-Randon, représentant du peuple. Ces deux officiers supérieurs se dirigèrent, le premier sur Joyeuse, où siégeait en permanence le directoire du département ; le second sur Privas. D’AIbignac fit occuper les Vans et marcha avec des bataillons venus du Gard sur Saint-André-deCruzières, où les royalistes se fortifiaient pour défendre la vallée et la plaine de Jalès. La lutte suprême s’engagea aux abords de ce village, sur la montagne de Saint-Bris. Les colonnes de d’Albignac firent leur jonction avec celles de l'Ardèche, commandées par Châteauneuf-Randon. Les royalistes, débordés, lâchèrent pied, malgré l'intrépidité de leurs chefs, en laissant le champ de bataille couvert de morts. Les châteaux de Beaulieu, de Barrias et de Jalès furent livrés aux flammes (11 juillet 1792). L'objectif des fuyards était le département de la Lozère. C’est de ce côté que les membres du comité de Jalès, le chevalier de Melon, l'abbé de la Bastide et les frères Allier cherchèrent une retraite. Sailans, désespéré de voir que les populations catholi-