Variétés révolutionnaires

180 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

ques n'avaient pas mieux répondu à son appel, accusait Claude Allier, qui par ses folles ardeurs et ses illusions avait hâté l'irréparable défaite. Retranché avec quelques hommes dans le château de Bannes, il profita de l'obscurité d'une puit d'orage pour fuir. Une patrouille de garde nationale l’arrêta, sur le territoire de la commune de Malons. Il fut reconnu malgré son déguisement et conduit aux Vans ; à son entrée dans cette petite ville, il fut tué par une bande de furieux. La mort du comte de Saillans mettait fin à l'insurrection. Les principaux organisateurs de la fédération royaliste payèrent de la vie leur dévouement à la royauté.

Il faut savoir gré à M. Ernest Daudet de nous avoir mis sous les yeux, dans un récit impartial et nourri de faits, l’histoire du camp de Jalès : elle -n'avait pas été écrite jusqu'aujourd'hui. Nous pouvons donc nous faire une idée exacte de ce que fut cette entreprise insurrectionnelle, qui, exagérée par le bruit public, inquiéta pendant trois ans le gouvernement de l’Assemblée nationale et lui ft craindre une nouvelle Vendée. Voilà la fédération du Vivarais réduite à ses justes proportions : jamais elle ne réunit plus de trois mille combattants, et, à deux reprises, le général d'Albignac en eut facilement raison avec quelques bataillons de garde nationale et quelques compagnies de ligne. Les éléments de résistance étaient pourtant considérables, et le pays se prêtait merveilleusement à une guerre de partisans ; mais, malgré le dévouement