Étude des ferments des glucosides et des hydrates de carbonne chez les mollusques et chez les crustacés

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Une injection intraveineuse d’une solution d'amygdaline, suivie immédiatement d’une injection stomacale d'émulsine, ne provoque aucun accident d'intoxication, *« car une barrière infranchissable s'oppose au passage de l'émulsine dans le sang. Mais si vous introduisez simultanément ces deux substances dans l'estomac, demanière qu'elles puissent s'y rencontrer, la réaction a lieu : l’acide prussique est mis en liberté et absorbé, et l'animal meurt empoisonné. Si, cependant, une demi-heure s'écoule entre l'injection de l’émulsine et celle de l’'amygdaeline, rien de semblable ne se produit; le ferment, après avoir été digéré dans l'estomac, est descendu dans le tube intestinal, privé de toutes ses pro= priétés caractéristiques » (1).

Comme on le voit, les expériences de Claude Bernard n’avaient pas pour but de chercher si l’émulsine existe chez les animaux, mais de donner un exemple d’une action diastasique provoquée dans l’organisme même, en y introduisant le ferment et la substance qu'il attaque; elles montrent aussi que l’amygdaline ingérée ou injectée seule en petites quantités, n’est pas toxique. En faisant ingérer à des animaux des plus fortes

(1) CL. Beraro, Leçons de Palhologie expérimentale. Paris, 1890, p.75.