Bitef

stvaranja »Quejio«-a, napušta sve druge aktivnosti i najozbiljnije pristupa grupi. SALVADOR TAVORA. Pisac i, uz Alfonso-a Jimenez-a, vođa »TUŽBALICE«. Roden je u Sevilji, u jednom narodskom kvartu; baba mu je bila Ciganka, pa mu je spoljni izgled karakterističan za pripadnike njegove rase. Do trlnaeste godine pohađa osnovnu školu, a zatim radi u jednoj fabrici gde Izučava zanat za elektrlčnog zavarlvača. Istovremeno počinje da se bori s bikovima, preskačući ogradu gradske klanice koja se nalazlla preko puta njegove kuóe. Sa devetnaest godina napušta fabriku I nastupa kao »novillero« na brojnim mestima, I tako stiče veliku popularnost. Ovu karijeru napušta posie smrti jednog svog droga. Trazeói posao, učestvuje na priredbama koje organizuju njegovi prijatelji. Tako upoznaje svet andaluzijskih »senoritos«-a, moónih I osionib, u kome umetnici moraju prodavati, da bi živeli, svoje tužbaiice u sred smeha. Zamoren ovirn ponizavajuéim profesionallzmom, pristupa grupi Lebrijano sa čijim »Oratorio«-om učestvuje na festivalu u Nansiju. Obogaéen ovim iskustvom, odlucuje se da produbi pokušaj uvođenja »cante«-a iz svog kraja u jedno dramsko delo, stvarajuéi od »cante«-a suštinu drame, vraćajući mu izvornu suštinu od koje se bio udaljio. »TUŽBALICA« je njegov prvi dramski pokušaj, ali se kroz njegovu strukturu, koliko jednostavnu toliko neuobičajenu, oseća značajna novina koju Salvador unosi u špansko pozorište. Ovi skromni podaci govore o toku stvaranja jedne grupe, okupljene oko okosnice jednog čudnog pozorišta. Za razliku od nastajanja raznih drugih pozorišta, ovo je rođeno iz potrebe za opštenjem koja se uočava u duhu njegovog direktora, na koga nije uticaio ništa od prethodnih shvatanja pozorišta, jer su mu bila strana i nepoznata, a isto tako I iz potpunog poistovećenja svih učesnika u igri sa predstavom. Tako je nastala »TUŽBALICA«, zahvaljujući ikojoj se učvrstila i oživela citava jedna grupa, odbacivši sve predrasude o načinu na koji bi trebalo da se formira takav jedna grupa. To je, eto, kratka ali značajna priča o razvoju jedne grupe koja je do seda, za samo četiri meseca delovanja, od svoje premijere u Madridu, u maloj sali TEI (Nezavisno eksperimentalno pozorište) , u februaru ove godine, bila odabrana I sa uspehom se prikazala publici oetiri medunarodna pozorisna festivala; u Parizu, Nansiju, Rimu, Firenci... potpuno kidajuéi sa svim vodeéim pravcima, kroz shvatanje pozorišta kao organizacije direktora, umetnika, glumaca i gledalaca svake vrste, u traganju za novim oblioima izraza.

notes sur „quejio” «QUEJIO« est le résultat de quelques expériences antérieures et la somme d'expériences vitales senties par les interprètes. C’est la présentation ou recréation d’un climat angoissant d'où surgissent le «cante» et Te «balle», la lamentation ou la plainte du peuple andalous. Ont été étudiés et traités six «cantes» et trois «balles», au cours d’un cheminement simple, dur et dramatique. «Gantes» et «balles» réussissent presque à se fondre avec la possible ou quasi certaine situation d’une collectivité opprimée, dont la plainte ou le cri tragiques ont seulement été utilisés d'une façon préméditée pour divertir les responsables. Façade touristique jeueuse et accueillante, l’andalousie apparemment heureuse, montre un envers d’émigration et de migrations intérieures massives, preuve évidente d'une croissante misère. Nous paraissent suffisants pour justifier cette affirmation, les chiffres et données publiés dans la revue «Théâtre et Université», N- 18 à propos de la représentation au festival de Nancy 1971, de l’oeuvre d’Alfonso Jimenez, «ORATORIO», jouée par le «Teatro Lebrijano» exposant la situation particulière de Lebrija, qui a valeur d'exemple pour toute l'Andalousie.

une grandeur mitique ... La découverte de ces journées est la troupe andalouse La Cuadra. Elle utilise un mode d’expression connu: le flamenco. Elle en garde la brutalité, la gravité. Les pas, les «zapatéados», deviennent les signes de la colere; les voix déchirées crient toujours l’amour, la passion ceux de la liberté. A la lumière de bougies, des hommesProméthées, attachés par de longues cordes à un tonneau rempli de pierres, chantent leur révolte, leur haine. Une femme enceinte, assise immobile, prie inlassablement. Il Importe peu de comprendre le sens des mots: la vérité des

symboles, la beauté des mouvements qui échappent aux mièvreries chorégraphiques, les intonations rauques, douloureuses, atteignent une grandeur mythique qui ne peut pas ne pas toucher. (Colette Godard, «Le Monde», 26 aprii 1972)

histoire - resumé des composants de «quejio« JOAQUIN CAMPOS. Est né à Séville. fils de gitans nomades. Il n’a suivi aucune classe d'études primaires, mais sait lire et écrire de par sa propre initiative. Il a appris à jouer de la guitarre sans avoir aucune connaissance musicale. Jusqu'à maintenant il a vécu avec ses parents dans ce qu’on appelle les petites maisons basses de Séville sortes de cabanes déguisées en maisons par «un organisme officiel généreux». Il a fait des travaux occasionnels sans continuité possible, tels que la récolte des olives, cueillette du coton, vendeur ambulant, et, pour ses qualités de guitarriste, il eut un contrat dernièrement dans un «tablao flamenco» d’où il s’en fut quelques jours après pour ne pas se prêter aux manigances commerciales de l’impresario. Il s’est incorporé au groupe «La Cuadra» avec enthousiasme, et y recherche un travail qui lui permette de vivre sans avoir de contradictions artistiques ou personnelles. JOSE DOMINGUEZ. Est né à Aznalcollar, village à quelques kilomètres dè Séville. il lit et écrit avec difficulté à cause du peu de temps qu’il passa à la petite école de son village. Il a été berger jusqu’à ce que des motifs familiaux l'aient obligé à quitter son village et aller à Séville pour y chercher du travail. Il était en chômage lorsqu’il assista à quelques répétitions de «QUEJIO» et demanda à entrer dans le groupe pour chanter «les choses» qu'il «avait besoin de dire». ANGELINES JIMENEZ. Est née à Séville, et grace aux grands sacrifices de ses parents elle reçut une préparation culturelle assez complète: elle possède des connaissances du Français. Elle vécut dans sa famille jusqu'à son mariage avec Juan Romero, danseur du groupe.

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