Bitef

130

a pred noma se ukazuje cela pozornìca: ona tabla je uglavljena u zidu iznad troja vrata, srednja su posrebrena. Patos i zid išarani su u vida mermera. Spikerka: U izvodenju Nyrme. Na levim vratima pojavljuje se Nyrma, u srebrnastom trikou i ernim âizmama. Facundo. . . Facundo ulazi na desna vrata, obuéen na isti način. Marucha. Otvaraju se srednja vrata i pojavljuje se gola Marucha. 2) Druga sekvenca Spikerka najavljuje: U Americi, originalan žanr u neprestanom usponu od početka ovog veka muzička komedija! Gase se sva svetta osim reflektora, koji je i dalje usmeren na srednja vrata. Iznenada, ta se vrata otvaraju i propult a]u glumca obućenog u odelo gruma i sa gestovìma gruma. 1 ) Desna ruka nareduje levoj da se podigne i pokaże na posluîavnik sa flašom šampanjca. 2) Desna ruka naređuje usnama da se smeše. 3) Desna ruka nareduje da se učini pokret karakterističan za igrače muzičkih komedija. Čuje se početak pesme » Cabaret de Paris« u izvodenju Zar e Leander. Grum pravi četiri kruga na pozo mici kreée se na koturaljkama. U svakom krugu prikazuje po jedan pokret. Tako, na primer: 1) Desna ruka ukazuje na flašu. Grum se smeli. 2) Jedan geg: Grum pravi pokrete levom rukom u svim praveima, s tim da poslužavnik ì fiala ne padnu. 3) Desnom rukom grum prìvìdno otvara flalu. 4) Desna ruka, u ritma pesme, nervozno prelazi po desnoj strani tela. Po zavrletku ta éetiri kruga grum se zaustavlja pred vratima i reflektor, koji ga je dotlę pralio, gasi se.

Witty

International Herald Tribune, april 21, 1972 Paris, April 20. —In the tiny, unadorned Théâtre Epée de Bois, just off the Rue Mouffetard, the TSE company is presenting a panorama of world drama, L’Histoire du Théâtre, tracing the theatrical instinct from its stirrings in ancient Egypt to Tennessee Williams. L’Histoire du Théâtre is a purely aesthetic exercise. Its text was written by Javier Arroyuelo and Rafael Lopez Sanchez, and Alfredo Rodriguez Arias has directed the production, for which Roberto Plate supplied the decor and Juan Stoppani an amusing, stylized wardrobe. Three talented players— Marucha 80, Facundo Bo and Christian Belaygue—enact its sketches which parody the changing theatrical forms of the last three thousand years, whille Zobeida Jana, serving as mistress of ceremonies, comments on the development of the drama. Her lecture is light, witty and erudite. At the start Marucha Bo steps nude from a seashell, the muse Thalia comes to teach men how to make believe. We have glimpses of the saytr plays, born of the Dionysian rituals, with their phallic worship.

Veils clothe the naked light-bringer as Greek tragedy and Roman comedy take the stage. The theatrical flowering that began in the Renaisance is ilustrated with short-order versions of a comedia dell’arte performance with its stock characters, Machaivelli’s La Mandragola, La Celestina, to represent the hour of Spain’s glory, Macbeth, and a Molière comedy at its most ceremonious with lackeys everlastingly opening and closing doors. Goethe’s Faust and Hugo’s introduction of the romantic melodrama, Hernani, are accorded a spoofing. Then with Miss Jana’s commentary outlining the modern movement of what followedShaw, Strindberg, Chekhov, Brecht, Max Reinhardt and Gordon Craig, we arride at A Streetcar Named Desire, bits of which are acted out in the flickering movements of the early cinema. This little show has originality, wit and sparkle. It is the story of the drama recounted in the style of a literary cabaret revue. It is as full of interesting information on theatrical ways and means as a book by Prof. James Brander Matthews, but it is fun. It is learning made painless. You will learn as you laugh. It is just the entertainment for a spring evening. Since the Théâtre Epée de Bois holds only 80 spectators, you had best reserve. The box office telephone number is 587-13-93. The TSE (The initials stand for nothing; they were chosen by the group because its members thought they sounded good.) troupe made its Parisian debut with considerable clamor when it presented Eva Peron, a surrealistic biography of the late wife of Argentina’s former dictator. Written by the gifted cartoonist from the Argentine, Copi, its political content, expressed in fantastic form with the heroine enacted by a fermale impresonator, remained vague to the uninitiated. In a series of cinematic flasches, we beheld the unhappy Eva rising to movie stardom, her marriage to an ambitious army officer and her attempt, after he had taken, power, to found a women’s liberation movement in South America. The piece included plots to assassinate the lady and questioned the cause of her early death.

Gag

Les Lettres françaises, 21-27 avril 1971 Au Théâtre de l'Epée-de-Bois, est actuellement présentée l’Histoire du théâtre, réalisée par Alfredo Rodriguez. Et c’est comme un adieu à ce théâtre voué à la démolition en juin. Ainsi disparaîtra la témoin d’une partie vivante de l’histoire du théâtre de ces dernières années ... et, à son emplacement, surgira un immeuble «moderne». Dans cette grande fresque épique du théâtre, animée par et pour ses chefs-d’oeuvre, plusieurs spectacles s’articulent et s’emboîtent les uns aux autres, un peu comme les poupées russes. C’est

un spectacle totalement pop je veux dire un événement culturel absolument populaire poru ceux qui vivent à l’heure où les rues se vident de leurs filles en minishorts pour aller voir à la télé le débarquement sur la lune. Les spectacles sont le fruit de leur imagination collective et d’un travail précis et sérieux. Ainsi l’explique Alfredo Rodriguez Arias; Tout ce que chacun de nous peut faire à l’extérieur du groupe, livre, film, etc., enrichit notre groupe. Collectivement, nous vivons la même recherche, mais pas ensemble au niveau de la vie anecdotique. Serait-ce pour se différencier du Living Theatre?... Depuis le temps que nous travaillons ensemble, cela nous a permis d’avoir une culture gestuelle précise. Mais pour atteindre à une précision telle que vous l’avez vue dans notre spectacle actuel, cela nous a demandé une année de travail et de répétitions, intégrées à notre vie quotidienne. L’Histoire du théâtre est présentée comme un show par une petite speakerine dont le costume et le grimage rappellent un peu la présence de M. Loyal. Elle manie le micro et sa voix dans la grande tradition des boniments du cirque ou des foires d’antan, avec un clin d’oeil dans la voix, adressé shows de la télé et aux présentations de mode. Un jour, Jacques Prévert me disait qu’on avait retiré tout ce qui faisait la Joie populaire dans les rues de Paris; les bals musette, les fêtes foraines. La télévision a remplacé les bateleurs et on ne se retrouve que trop rarement en bande pour aller ensemble à la fête. Arias et le Groupe T.S.E. ont réussi ce tour de force: trouver un langage scénique commun à le tradition du spectacle de temps révolus, et à cette tradition nouvelle du spectacle qui commence à se dessiner sur le petit écran. Sur scène, par leurs pantomimes, les mimiques de leur visage et la modulation vocale, deux hommes et une femme, jeunes, beaux, rayonnants, vont matérialiser le commentaire dialectique, où se se mêlent l’humour et la culture, qur fait la speakerine. La disponibilité totale et la maîtrise étonnante qu’ils ont de leur corps font que l’on pense aux recherches de Grotowski. Mais non! Point de « méta » discipline, point de Maître !... Tout le monde fait de la gymnastique et de la danse, dit Arias. Pour avoir le corps «propre», car un comédien doit pouvoir tout faire avec son corps. C’est ce qui donne la précision et la qualité du mouvement pour que la signification du geste soit comprise à tous les niveaux possibles. Leurs gestes parvenus au symbole, s’articulent avec les accessoires comme un véritable langage. Alliance parfaite du signifiant et du signifié: Antigone devient aussi cariatide quand le fût de colonne se fait cothurne et lorsqu’elle supporte le fronton du temple comme une coiffure de tragédie... Chaque attitude liée à chaque accessoire se lit véritablement comme une de ces images populaires chatoyantes de couleurs et que notre rêve animerait soudain. Les costumes en ont les couleurs, et cette précision symbolique rehaussée par ce sens du gag qui marque le texte et ta mise en scène: le Dr Faust porte des roses blanches à son chapeau parce que, laid, «il devient beau après être passé par la cuisine d’une sorcière». Les portes de Molière s’ouvrent, la Célestine se meurt. Lady Macbeth devient folle (le geste universel de l'index à l’appui!) et les lumières s'éteignent après le passage d’un tramway nommé Désir... On s’aperçoit, après ces deux heures passées sans une seconde de faiblesse, que Von était à la fête. A la grande fête du théâti e . . .

Claudine Brelet