Bitef

potrebno. Čudno je da ta mlada žena koja se očigledno ne boji visine ni praznog prostora (ona je trapezistkinja i igra Cléopatru u jedno j letačkoj tački), čudno je, dakle, da se ona boji risine. Skoro sve scene prati muzika, zvuci udaraljki i żeński glas, a sve to nije uvek opravdano. Ali, to su sitnice. Nekoliko dodatnih proba pre Avinjona verovatno ce to ispraviti. Freaks it se dešavati u kapeli Des Pénitents blancs (od 10. do 20. jula), gde će publika moći da prisustvuje tom nesvakidašnjem dogadaju: pozoriśte koję govori o suštinskim problemima čovečanstva. Elem, treba se čuvati zamke u koju se uhvatila izvesna dama koja je iza kulisa cestitala Phrosou-Hervé Paillet (koji to po sto puta zaslužuje), zahvaljujući mu se na lekciji iz hrabrosti. Reéenica dobro je to za njih govorila bi о nepoštovanju kője je nedostojno ovog poduhvata. Ako je uopšte reč о lekciji, onda je to radije lekdja iz pozorišne umetnosti. Kermabonova uspeva da izmiri tu živu umetnost sa onim sto ona jeste: proizvodnja iluzija, što ne znad i proizvodnja laži. Nije vaino ono śto se każe, vet kako se to każe. .. Kao

sto nije vaino ono što se čini, več nácin na koji se to čini, każe Phroso Veneri. Na njemu pocivá skoro cela predstava. S pravom, dakle, on izgovara ključne rečenice predstave. On każe još i ovo: Mi, sa naśim telima, vršimo odabir imbecila. Predstava je nyihova. □ Marion Scali, Libértation, 29. juna 1988,

Note sur les personnages Le géant Balambaï s’était fait des blessures si profondes que son visage n’était plus qu’une yaste plaie, à la mesure de son chagrin. Il s’était défiguré pour l’éternité, par amour de sa femme, morte en couches, et de son bébé. • ■ . Quelques années plus tard, Balabai s était mis à aimer, à sa manière, Maiva, la jeune femme sans bras ni jambes, plus déshéritée que lui, en apparence...

Ce qui plaisait à Balambaï, c’était de porter Maïva, à longueur de journée, dans ses grands bras, comme un vase précieux. Il admirait son intelligence, sa douceur; il était amoureux de ce corps incomplet moulé sur une statue grecque. Il ressentait un bonheur physique à porter cette jeune femme que le laissait faire avec une confiance si absolue. Il ne lui serait pas venu un instant à l’idée d’abuser ou de violer cet accord tacite en réclamant la moindre caresse, Maïva était reconnaissante au géant de la modestie de ses intentions, et fière de ce doux et naïf hommage à sa beauté particulière. Balambaï ne parlait jamais, il chantait quand elle lui souriait, la transportant où elle le désirait... Il remplaçait ses jambes. Maïva aimait avant tout la peinture. Privée d’indépendance physique, elle se rattrapait, et largement, par l’imagination et le développement de sa personnalité rare, de son esprit supérieur, dont tous les jours elle reculait les limites. Elle avait dépassé l’espérance de l’amour et avait la sagesse de s’en passer et l’intelligence, ô combien forte, de s’en passer sans souffrir. Elle se

sentait, sans pédanterie et comme une évidence, tellement supérieure aux gens qu’elle côtoyait. Elle devinait tellement leurs pensées, les motifs de leurs avances. Elle était tellement »au-delà«, que c’eût été un marché de dupes que de condescendre à donner son corps à qui pensait lui faire l’aumône de la désirer. Joseph-Joséphine aime Hercule, à la fois, à la façon d’une mère, d’une amoureuse pour son corps d’athléte, et d’un homme mûr, ému par un être plus jeune... Cette histoire est le déclenchement pour lui (elle) du processus de la vieillesse. Au début de la pièce, Joseph-Joséphine est trés beau (belle) et désirable. A la fin, sans que l’on se soit nettement aperçu d’un changement, ses yeux seuls ont encore de l’éclat. Misére de la beauté fanée... Pourtant il y a quelque chose dans son attitude qui n’a pas perdu l’habitude de se savoir beau (belle). Il doit être impossible de le (la) désirer et pourtant... ! Phroso avait pour réputation d’aimer les femmes et de ne s’attacher à aucune d’elles. Il allait d’aventure en

aventure et choisissait conquêtes, hors du cirque, étant trop sage pour s’attacher quelqu’un qui travaille avec lui et qui, tôt ou tard, irait le ridiculiser ou se répandre en vaines palabres sur leur couple mort. Depuis son accident, le cirque avait été la seule chose capable de le ramener à la vie. Aussi voulait-il préserver cet endroit Et puis, Phroso tombe amoureux de Vénus et, avec la peur de risquer un échec aec elle, la timidité écrasante de son enfance refait surface. Cela le remplit d’étonnement et l’agace prodigieusement. Il y avait en Vénus, un mélange curieux de maturité et de nïveté enfantine aveugle, une aptitude particulièrement surprenante à se voiler volontairement, mais en toute sincérité, la réalité des choses et des êtres. Vénus avait besoin d’imaginer son amant à sa convenance. Elle ne pouvait faire autrement pour aimer et se donner corps et âme. Elle avait cependant l’habitude d’essuyer des déconvenues cruelles avec les hommes. Mais elle trouvait toujours quelque chose chez le dernier en date qui remettait en question l’i-

dée globale qu’elle se faisait d’eux et qui faisait du nouveau, l’exception qui confirme la règle ... Il vaut peut-être mieux ne pas s’apercevoir que l’on se trompe sur le compte de celui qu on aime. Il n’y a qu’une seule force qui surpasse HERCULE, c’est Dieu ou le Diable, A la limite, il serait capable de lutter avec les éléments... C’est un bon vivant qui n a aucun des complexes qui empoisonnent la vie des autres hommes. Il n a pas ces élans de l’âme, ce tremissement de bonheur que donne inquietude ou I émoi amoureux. Instmctivement, il éprouve du désir pour qui il sait pouvoir posséder, Espèce de sagesse animale. e °patre comme Hercule est éclatunte de beauté, de sante et de certiu e esa supériorité. La découverte de la fortune de Hans donne des ailes à sa pensee qui s’ankylose dans ce cirque et, soudain, un sens à sa vie. Ce flirt, qui n’était jU un amusement de coquette, lui donne espoir inattendu d’un avenir n, U en V' , TT Elle sent ch« Hans non seulement du désir bien sur, mais une adoration exacerbée, rare chez un homme. Il lui plaît de »sacrifier« a cette adora-

tion, et de voir comment Hans s’y prendra pour concilier le sacré et le terre à terre... Et si il allait lui faire éprouver des sensations inconnues ... ? Et pendant qu’elle l’empoisonne, elle croit endormir sa défiance, encore qu’elle ne la soupçonne qu’à peine, en lui faisant les honneurs de son lit. Hans, à l’issue du rejet violent de Cléopâtre envers ses amis, lors du banquet, révèle son intelligence et son empire sur lui-même, en simulant la même adoration éperdue pour Cléo qu’avant leur mariage. Il profite à pleins sens de ce corps qu’il a si longtemps convoité, en éprouve du plaisir amer et violent, en même temps qu’il trompe Cléopâtre en lui laissant croire que Je poison agit lentement sur lui. Hans n’est qu’un visage impénétrable ou, plutôt, pour qui l’eût bien connu, qu’une grimace, qui aurait glacé d’épouvante Cléopâtre, si seulement elle avait pu l’entrevoir... Nous sommes liés à présen t non seulement par les liens sacrés du mariage mais par la loi naturelle et tout aussi sacrée de la haine. La haine profonde, douloureuse et voluptueuse, la haine

vivace et tenace, secrète pour être plus totale... Une haine devenue ma seule raison de vivre... Frieda est la seule personne, avec Maïva, à être elle-même d’un bout à l’autre. Elles ne céderont pas à Гехcès d’une liesse, de l’alcool ou du désespoir, encore moins d’une vengeance... Elles résisteront à la force d’attraction d’une foule en colère. Oscillation chez Greece entre; -_ La truculence bon enfant, le verbe haut, la langue verte, le rire sonore et interminable qui la fait respirer fort et s’essouffler vite. Quand elle bouge, tout le cirque remue; la terre tremble. _ £t des crises de cafard noir où elle s ’ e n prend à tout le monde, à vous, au Ciel, au chien qui passe, aux meuh] eS; p our re t o rnber dans un état de prostration qui ne dure jamais trés longtemps, Khanghio est naïf. Il le sait et en est fi er . Il prend le parti de toujours croire ce qu . on lui dit et de p re J ndre les choses comme elles sont dites, au pied de la lettre. C’est pourquoi il est r a mi d’Hercule. II voit le bien partout et cela sans aucune ostentation.

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