Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

338 CATHERINE II ET LA RÉVOLUTION

« aux Cours étrangères, je vous ai dit, s’il m'en souvient « bien, que n'y ayant pas de place vacante je ne trouvais « pas juste que quelqu'un füt déplacé afin d’en placer un autre. J'ai crue bonnement que vous étiez venu en Russie comme historien ou littérateur ; ne vous connaissant pas je ne pouvais vous parler autrement qu'à ua homme d’esprit; il est impossible d’avoir grande confiance en quelqu'un, quelque esprit, quelque connaissance qu’il ait si on ne le connait que par trois ou quatre conversations peu suivie. Je vois que vous vous plaignez beaucoup de n'avoir gagné ma confiance, de n'avoir pu m'approcher. et moi au-con-

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traire je pense que je vous ai traité avec distinetion comme étranger et comme homme d'esprit. Mais enfin pour vous contenter, si je le puis, j'écris aujourd'hui au comte de Roumiantsof afin de s'entendre avec vous sur ce que vous me demandez au sujet de votre entretien, ainsi je vous prie de vous entendre avec lui sur ce point. »

Cette courte lettre est des plus significatives sur la facon dont la Tsarine a voulu recevoir de Meilhan : en historien et en homme d'esprit. Aussi ne lui eache-t-elle pas qu'elle n'a jamais songé à l’employer comme administrateur de ses provinces ou comme représentant de sa diplomatie. D'autre part, si elle n’a point grande confiance dans l'achèvement de l’histoire de la Russie, c’est parce qu’à faire l’un et l’autre des volumes, ils ne s'entendraient pas plus après les avoir écrits qu'auparavant. Cettecpancarte,»cràne dans sesallures,éclaire singulièrement l'incident du voyage de Sénac de Meilhan en Russie.

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