Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

NECKER, MIRABEAU, SÉNAC DE MEILHAN 343

matériaux dont il a besoin pour poursuivre son œuvre historique, et afin de connaître le sort réservé à celui de ses fils que la Tsarine a pris sous sa protection; il demande donc l'autorisation de rentrer en Russie.

Catherine avait commencé à lire l'{ntroduction à l'histoire de Russie, quand Zoubof lui communiqua la lettre de Sénac de Meilhan. Mais elle ne poursuivit pas sa lecture, jugeant sans doute que les forces de l’auteur étaient au-dessous de « l'entreprise ». Quant à la lettre que Sénac avait adressée à Zoubof, elle l'annota de ce mot : «ll aoublié que le climat ne lui convient pas; mais s’il veut voir son fils, celui-ci plus jeune pourra se rendre chez lui à Hambourg. »

Sénac dut done abandonner cette Hisloire de Russie pour laquelle il avait d'abord témoigné si peu d'empressement, et que la Tsarine avait peut-être aperçue en rève sous ce titre: Le siècle de la grande Catherine.

Ilne faudrait pas, cependant, s'en tenir absolument à l'accueil que l’Impératrice fit à Sénae, et à la correspondance qu’elle eut avec lui, pour bien juger la pensée intime de la Tsarine. Jusque dans ses réserves, jusque dans sa froideur, jusque dans ses refus, Catherine IT ne doit pas oublier qu’elle reçoit un étranger de distinction. si elle lui écrit parfois avec cette liberté et ce