Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

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par les conciles œcuméniques ; qu'au lieu de l’ancien gouvernement qui donnait à la France un lustre et une consistance laquelle en imposait à ses envieux mêune. ils travaillent à introduire dans ce royaume une anarchie destructive ; que l'Assemblée nationale elle-même se conduit par l’impulsion des bandits dont Paris fourmille ; que tenant son roi en prison ils lui font sanctionner forcément tout ce qu'ils veulent avec autant de trouble que de confusion ; que la dissension règne dans l’Assemblée, que leurs séances sont sans règles et décence, livrées au tumulte et dénuées de la prudence, de la sagesse, de l’expérience qu'il faut pour régir un grand Etat, du gouvernement duquel l'Assemblée du manège s'estemparée dans toutes ses parties et qu’elle ne régit qu’en introduisant la terreur et un despotisme inhumain et sanguinaire dont il y a peu d'exemples dans l'histoire ; que les membres de cette Assemblée ont soulevé l'armée, armé toutes les communes et par là même dégarni toute la France des troupes nécessaires pour la défense du royaume contre les ennemis du dehors, tandis qu’ils ont mis aux citoyens les armes à la main pour s’entretuer et se faire une guerre perpétuelle entre eux, minant par là encore les artisans et le commerce en les détournant de leurs professions et gagnepain quotidien ; qu’outre cela il y en a lesquels sont fortement soupçonnés de s’être rendus coupables du crime de haute trahison et delèse-majesté divine et humaine. 11 y auroit sans doute à choisir entre toutes ces données celles qui paroitroient les plus convenables au moment et aux circonstances.