Catherine II et la Révolution française d'après de nouveaux documents

MÉMOIRE SUR LA RÉVOLUTION 374

« À mesure qu’on avancera avec les troupes, il faudra désarmer les communes, leur faire renouveler l’ancien serment de fidélité au roi, leur faire quitter la cocarde et tous les autres hochets républicains, rétablir les couleurs du roi, la cocarde blanche, le pavillon du roi, abolirles dénominations haineuses de démocrates etaristocrates, ete. Les armes seroient remises dans les arsenaux du roi et le reste brülé et déchiré parles communes mêmes. On couvriroit du drapeau royal tous ceux qui se soumettroient et on ne rechercheroit plus rien du passé de ceux qui se seroient soumis.

« De tout ce qui a été dit il résulte que le principe en est de ne pas nuire à la liberté raisonnable des individus, mais d’abolir le gouvernement incompatible avec l’existence d’un grand royaume en forme de république, d'autant plus qu'il est contraire aux désirs de la nation prescrits dans les cahiers de maintenir le gouvernement monarchique et la religion catholique romaine.

« Le point le plus difficile est sans contredit celui d'opérer la délivrance du roi et de la famille royale. On ne sauroit y penser même sans frémir. Il paroît qu'à l'entrée des troupes susdites en France, le danger seroit dans la capitale ; ce n'est pas de cette ville coupable qu’on doit s'attendre à voir venir la raison. Elle sera la dernière à s’y rendre.

« Cependant il est assez probable qu’on ménagerait la personne du roi, de la reineet du dauphin plus que jamais, de crainte de renforcer le parti des princes. Le comment de la délivrance ne sauroit être apprécié que d’après le local. Elle pourroit s'opérer de quatre ou