Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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pendant deux mois à travailler du matin au soir, pour tâcher derétablir un tel désordre. Il y avait deux espaliers, de 75 toises chacun, abricotiers et poiriers, dans le même état. Pour lors, les deux jardiniers, planteurs de choux, me voyant tout le jour à l'échelle, et qui ne faisaient rien auparavant, l’un étant tout le jour au cabaret et l’autre à jouer aux cartes, se sont mis à l'ouvrage et tout Ettlingen a crié que j'avais fait miracle...»

Mais on ne l’invita pas, malgré ses efforts, à renouveler ce « miracle » et, le 18 avril 1799, la comtesse lui répondait de Carlsruhe par ce petit billet, qui mettait forcément un terme, pour le moment du moins, à toute sollicitation nouvelle.

« Monsieur,

« J'ai mis sous les yeux de Monseigneur le Margrave la lettre que vous m’avez fait l'honneur de m'écrire en date du 7 du courant. Son Altesse Sérénissime est très reconnaissante des soins que vous avez toujours de la belle plantation d’Ettlingen, à qui, comme vous le savez, Elle prend un vif intérêt, mais le pays étant abymé de tous les maux de la guerre, le Margrave doit différer les soins de la plantation d’Ettlingen à un temps plus propice; et vous, monsieur, vous ne pourriez pas y vaquer paisiblement à la culture de vos arbres.

« J'ai l'honneur d'être avec une considération AHSAeNEE monsieur, votre très-humble servante

« COMTESSE Dr HOCHBERG. »

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