Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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dans la misère, après avoir été toute sa vie dans une grande aisance. » M. d’Edelsheim lui répondait quelques jours plus tard par ces lignes:

A Carlsrouhe Le 29 décembre 1803.

« J'ai rendu compte, monsieur, à Me l’Electeur des vœux à son égard que vous m'avez exprimés dans votre lettre du 18 courant et qui ont été accueillis avec beaucoup de reconnaissance. « L’assignation ci-jointe de $. Exec. M. le ministre des finances à son receveur M. le conseiller Funk, demeurant à Strasbourg, dans la Fladergasse, n° 27 ', acquittera le montant du sémestre de votre pension, échu le dernier de la présente année. Veuillez par deux mots seulement me le marquer lorsque vous aurez touché le payement et recevoir ici l'assurance des sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d’être inaltérablement, monsieur,

« Votre très humble et très obéissant serviteur. «€ EDELSHEIM. »

Comme le conseiller Funk faisait, paraît-il, quelque difficulté de solder ce mandat, Butré recourut encore à la patience du ministre et celui-ci, après lui avoir fait écrire une première fois par le conseiller de légation Groos, prit lui-même la plume pour lui expliquer, avec une grande courtoisie, quelles démarches il avait à faire, et le consoler en quelques mots aftectueux. A Carlsrouhe le 12 janvier 1804.

« Je n’ai pas manqué de communiquer au caissier général des finances électorales les observations que vous m'avez passées, monsieur, relativement à l'erreur concernant un

? La Æadergasse est le nom que portait, jusqu’à la Révolution, la partie de la rue des Hallebardes la plus rapprochée de la place Gutenberg; des personnes très âgées l’emploient encore aujourd’hui parfois, à Strasbourg.