Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

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si son volume, qui ne porte point de nom d’éditeur, à jamais été répandu dans un milieu plus éténdu ou si l’auteur ne le destinait qu’à ses adeptes et à ses amis.

En dehors de la publication de son volume, nous ne pouvons marquer aucun fait précis à l'actif de Butré pendant toute l’année 1781. Grâce aux quelques notations sommaires de son livre de comptes, nous voyons qu’en avril 1782 il va de Carlsruhe à Berne et en revient après un séjour fort court, occasionné sans doute par des achats d'arbres fruitiers. En novembre il quitte de rechef Carlsruhe pour se rendre à Strasbourg, et y demeure près de cinq mois. Il y mène une vie extrêmement retirée, si nous en jugeons par ses dépenses, s'occupe principalement de jardinage et y prend même des leçons d'écriture, ce qui n’était point inutile. Mais il faut bien dire que ce fut de l’argent perdu, car sa plume n’en devint pas plus habile à tracer des caractères élégants ou seulement lisibles. En avril 1783, on revoit Butré dans la capitale du margrave, où il séjourne sept semaines ; puis il s’en va dans différents domaines du prince, fait deux courts voyages en Suisse au mois d’août et retient en septembre un fort modeste appartement à Strasbourg, qui semble l’attirer de plus en plus. Il profite des derniers beaux jours de l’automne pour parcourir les Vosges, et pour visiter successivement Mutzig, Haslach et Saverne, vivant chaque jour, vrai modèle d’un touriste, de, quelques prunes, d'œufs et d’un pain de quatre sous. En été 1784, nouveau voyage en Suisse, apparition rapide en Alsace, et le 15 octobre 1784, retour à Carlsruhe. Ces sèches indications sont tout ce que nous avons pu trouver, en l’absence de toute correspondance, dans les comptes de ménage, sur quatre années de la vie de Butré. Nos sources ne recommencent à couler avec plus d’abondance qu’à la fin de cette même année 1784, au moment où notre économiste entreprend ses grands voyages à Paris et dans le midi de la France.