Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

liée et plus étendue, mais il y avait deux assertions fonda-

mentales qui n'étant pas justes, j'y fis des notes et des. remarques, me proposant d’en conférer avec vous. Mais ayant

pris un rhume sur le pavé de Paris, et fatigué de ce chaos, je

fus à Marly, me reposer dans une superbe maison de Madame

et, où me trouvant si agréablement, j'y restai six semaines.

« Ce fut 1à d’où j'écrivis à M. Mesmer et d’où je lui fis passer une lettre que j'avais écrite sur les observations que j'avais faites à votre théorie, en le priant de vous la faire passer. Je reviens à Paris et cours pour vous voir; on me dit que vous étiez à la campagne et je fus obligé de repartir pour l'Allemagne. Je vis le marquis de Puységur en passant à Strasbourg et jy revins passer le mois d'août voir le traitement qu’il y avait établi et les belles cures qu'il y faisait.

« En novembre dernier je suis allé passer l'hiver à Hyères, en Provence, où j'appris le traitement et l'instruction établie à Marseille par M. votre frère.’ Je voulais y venir pour le voir, mais pressé pour me rendre dans le Bas-Languedoc, je ne l’ai pu, et en passant par Aix on m'en a fait beaucoup de détails ...»

Butré termine sa lettre en racontant à Bergasse, qu’en arrivant à Strasbourg, il y a trouvé son ouvrage sur ou plutôt contre Mesmer, qui séparait alors les adeptes du magnétisme animal en deux camps rivaux. Il félicite l’auteur de son travail, mais lui conseille de cesser ces luttes qui agitent et empoisonnent l'existence et « de mettre du calme et de la sérénité dans votre âme; ensuite la vie de la nature perfectionnera certainement le reste, parce qu’il n’est pas en elle d’être malade. »

1 Cette société de Marseille, dirigée par Bergasse jeune et Martin, était également en correspondance avec les Amis réunis de Strasbourg. (Dossier de la Bibliothèque de l’Université.)