Charles de Butré 1724-1805 : un physiocrate tourangeau en Alsace et dans le margraviat de Bade : d'après ses papiers inedits avec de nombreux extraits de sa correspondence...

Rue

«Je ne suis pas encore revenu des merveilles que vous m'avez fait voir et entendre, monsieur. La découverte est trop intéressante pour toute l'humanité souffrante pour qu'on ne doive pas admirer et combler de louanges la sagesse, les lumières et surtout les sentiments de bienfaisance qui dirigent les respectables membres de la Société philharmonique. Si les circonstances le permettent, je compte de revenir encore une fois à Strasbourg et de me procurer une jouissance sublime au-delà de mon expression. »

Un libraire de Carlsruhe, nommé Bœckmann, commençait à la même date la publication d’Archives magnétiques, dont les premiers numéros furent envoyés au président de la société de Strasbourg. Le capitaine de Rosenfeld recrutait à Carlsruhe même de nombreux adhérents dont il envoyait la liste et sur laquelle figure, parmi de nombreux pasteurs, le prédicateur de la cour lui-même, M. Waltz. Un peu plus tard, le margrave en personne se laissait entraîner à honorer officiellement l'association des magnétiseurs alsaciens et adressait à son président la lettre suivante :

« Carlsruhe, ce 28 juillet 1787. « Monsieur,

« Je vous suis très-obligé, monsieur, ainsi qu'à tout ce qui compose la Société harmonique de Strasbourg, de l'attention que vous avez bien voulu me marquer en m'envoyant le second volume de vos Traitements magnétiques.’ La pureté de vos vues mérite certainement des succès et vous pouvez être persuadé que par les sentiments que je vous porte, monsieur, et pour le bien de l'humanité, je vous souhaite les plus complets et les plus soutenus. Je suis, monsieur, avec une parfaite considération, monsieur, votre très-affectionné

« CrarLes-FRéDÉRIC, margrave de Baden. »

1 C'était sans doute l’une des publications énumérées plus haut, à la page 173, note 1.