Colonies pendant la Révolution : la constituante et la réforme coloniale
L'APPLICATION 277
Domingue! ne partiront qu'en octobre 1791 ; ceux des îles de France et Bourbon ne sont pas encore partis en janvier 1792*°.
La Constituante, toutefois, n’a pas négligé ses devoirs de souveraineté en ce qui concerne la défense des colonies. La marine avait été entretenue et augmentée ; elle comptait, en janvier 1791, 80 vaisseaux de haut bord et 160 frégates ou corvettes : en octobre, 6 vaisseaux de plus et 246 unités; un décret du 13 juin 1790 avait ordonné la construction de 14 vaisseaux, 14 frégates et 14 petits bâtiments, et avait établi une annuité de dépenses de 3 millions?. « Les arsenaux, témoigne de Villèle, qui était alors enseigne, renfermaient tous les objets nécessaires à l'armement, rangés avec ordre, étiquetés et entretenus de manière à pouvoir être portés à bord du bâtiment auquel ils appartenaient, aussitôt que l’on recevrait l’ordre de le mettre en état de prendre la mer’. » Cette belle armée navale, ajoute-t-il, unie à celle que possédait l'Espagne, était égale, sinon supérieure, à celle de l'Angleterre.
La part de cette armée réservée à la défense des colonies était, en temps normal, de 2 vaisseaux de
1. De Marbeck, Romme et Saint-Léger (leur correspondance est aux archives nationales, Dxxv, 1-3).
2, Leur nombre est alors porté de 2 à 4 (Moniteur, 1192, n° 14). Ceux qui étaient déjà désignés étaient Lescallier et Boucher (Arch. parlem., XXXIV, 235).
3. Arch. parlem., XVI, 206 (Rapport de Malouet); Proc.-verb. n° 531, p. 1-8, t. 43, texte des discours de Sillery et de Malouet; état fourni par le ministre Bertrand, 31 octobre 1191; ‘Arch. parlem., XXXIV, 541.
4. Mém. de Villèle, 1, 42.