Correspondance de Thomas Lindet pendant la Constituante et la Législative (1789-1792)
. VE INTRODUCTION
tions sur l’état des esprits dans le département de l'Eure, en juin et août 1792, sur la panique occasionnée par les troubles du mois de mars précédent, et enfin sur le courage et le patriotisme de la garde nationale d’'Évreux, qui se promettait bien, pour défendre la cause de la royauté en juin, « de mourir à son poste, c'est-àdire dans les caves, si quelqu'un se présentait pour lui faire peur ».
Notre publication comprendra seulement les lettres écrites au cours de l’Assemblée constituante et de la Législative. Il ne faudrait pas, de ce fait, induire que la correspondance de Thomas Lindet s'arrête en septembre 1792. Elle se continua, toute sa vie durant, avec Robert.
Les élections à la Convention appelèrent les deux frères à siéger, l'un près de l’autre, sur les bancs de la Convention; ils cessèrent de s’écrire, quand une conversation de quelques minutes pouvait remplacer une longue épitre. Les archives de Bernay conservent pourtant des lettres fort importantes expliquant deux actes graves de la vie politique de Th. Lindet, l’une annonçant son mariage aux officiers municipaux de Bernay (1), l’autre son abdication de ses fonctions sacerdotales. Celle-ci complète les déclarations si nettes qu'il avait portées à la Convention le 17 bru-
(1) Son mariage fut célébré le 18 novembre 1792, à Paris, devant le vicaire de Saïnte-Marguerite. Il avait publié, quelque temps auparavant, un mandement sur le mariage des prêtres : Robert- Thomas Lindet, évêque du département de l'Eure, aux citoyens du même département. Chez Boulard, imp. libr., 2$, rue Neuve-Saint-Roch,in-8 de 30 p.— La lettre qu’il adressa à ses concitoyens de Bernay, pour annoncer son mariage, est du 11 fé-
vrier 1793. [Arch. Bernay.] .