Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)
CORRESPONDANCE INÉDITE 375
Mr pe La Fayerre. — Oui, je crois que si M. La Fayette rentrait dans une ville de France, vous pourriez avoir un message et quelques numéros des Hommes libres qui en parleraient; mais vous pourriez le faire mettre en prison.
SrevÈs. — Pire que cela. Je serais bien fâché qu'il arrivät du mal à La Fayette. Je ne vois en lui qu'un homme avec qui j'ai siégé et qui, depuis, a été malheureux. Mme pe La Fayerre. — Vous pourriez ajouter : qui a souffert pour la cause de la liberté pendant cinq ans.
Maman a souvent demandé : « Me conseillez-vous d’en prévenir vos collègues? » Le Directeur a seulement répondu : « Si vous avez des moyens, vous ferez bien de les employer. »
LerTRe LV. La Fayette à Louis Romeuf.
Utrecht, 7 brumaire an VIII (29 oct. 1799).
Mon établissement ici me procure déjà une bonne fortune, mon cher Louis; j'ai rencontré hier M. Ray, de Chaumont, allant à Paris avec M. Constable, de New-York, un des plus riches négociants d’Amérique et un de mes meilleurs amis; je désire fort qu’Adrienne' fasse connaissance avec lui; ils veulent bien se charger de mes lettres; mais ayant écrit ce matin par Victor en Holstein, il ne me reste que le temps de vous dire quelques mots; ils seront lus par ma femme si elle est encore à Paris, par Virginie si malheureusement on l'avait laissée, et, dans le cas
1, Me de La Fayelte, qui était retournée à Paris depuis le 8 mai 1799.