Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)
376 CORRESPONDANCE DE LA FAYETTE
bien désiré où les chères voyageuses seraient en ya8
route, c’est à vous, mon cher ami, que tout le pa-
quet sera remis.
Il contient : 1° une ancienne lettre pour Adrienne avec deux autres pour Éleuthère ‘ et Adélaïde, qui auraient dû partir par Rouget de l'Isle”; 2° une lettre pour Emmery* que j'avais destinée à M. de Staël retenu par la goutte à la Haye; 3° nos lettres d’aujourd’'hui pour Adrienne.
Je suis bien heureux, mes chers amis, d'apprendre que votre affaire va être terminée. Mon cœur sera soulagé d’un poids énorme. Que ne pouvons-nous partager cette jouissance avec celui que nous regrettons ! Je pense sans cesse à vous, mon cher Alexandre, mon cher Louis, et je m'unis à tous vos intérêts et à tous vos sentiments.
La délivrance de Pillet m'a comblé de joie; on dit qu'il est dans son département; je ne lui écrirai donc que par M. de Staël; le temps me presse; il faut vous indiquer les idées que j'abandonne aux soins de mes amis.
Je vous dirai avant tout que les inquiétudes exprimées dans ma lettre à Adrienne sur les dispositions de Barthélemy ‘ à mon égard sont dénuées de fondement. IL m'a fait la plus aimable réponse; le froid
1. Pseudonyme de Masclet.
2, L'auteur de la Marseillaise, neveu de Bailly, était, dans les troupes auxiliaires françaises de Hollande, détaché comme aide de camp du général batave Daendels, 11 venait parfois à Vianen parler de son oncle avec La Fayette. (Cf. lettre du 29 mai 1799.)
3. La lettre du 2 octobre 1799 (V, 86) à Emmery, son ancien collègue à la Constituante, avait été destinée d'abord à être confiée à M. de Staël, puis elle avait été envoyée à L. Romeuf.
4. Barthélemy n'était pas encore rentré en France. (Cf. notice sur la lettre XXIL.) 11 avait été proscrit le 18 fructidor (4 septembre 1797). Ar-
rêté et conduit au fort Surinam, il s'était échappé le 2 juin 1798 avec plusieurs autres déportés de Cayenne.