Correspondance inédite de La Fayette : lettres de prison, lettres d'exil (1793-1801)

CORRESPONDANCE INÉDITE 381

Nos amis ne pourraient-ils pas faire un eflort commun pour donner confiance à ceux qui ont les moyens d’influer sur le sort de la liberté, sur le bonheur de notre patrie? L'occasion ne vient qu'aux hommes qui la cherchent; comment peut-on attendre tranquillement ce qui va être décidé sur notre cause, notre pays, l'humanité entière ?

Adieu, mon cher Louis; je sais bien que vous y faites tout ce que vous pouvez. PIûüt à Dieu que vous eussiez des imitateurs parmi ceux qui sont plus que vous à même d'agir! Je vous embrasse de tout mon cœur.

Je suis bien curieux des découvertes qu'on aura faites dans les papiers de M. Wickam', s'il est vrai qu'ils aient été pris.

Je regrette bien, mon cher Louis, qu'ayant été occupé toute la matinée à écrire pour Hambourg, je n’aie que le temps de vous embrasser comme je vous aime.

Lerrre LVI.

Louis Romeuf à Monsieur William Murray, ministre des États-Unis à la Haye.

Juillet 1801. Monsieur,

Je dois répondre aux questions que vous me faites par votre lettre du 15 juillet sur la situation pécuniaire du général La Fayette. La conversation que M. Ellsworth? et vous eûtes avec moi et celle que

1. Wickam, ambassadeur d'Angleterre en Suisse, s ‘était mêlé d'intrigues avec les émigrés, et, sur les réclamations du Directoire, avait été rappelé en octobre 1797.

2, Murray, Ellsworth, grand juge des Etats-Unis, et Patrick Henry avaient été envoyés, le 25 février 1799, en France pour terminer par un traité les différends entre les Etats-Unis et la France.